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Dans les coulisses du HC Bienne

Edition N°45 - 12 décembre 2018

Une série mensuelle est désormais consacrée au HC Bienne, club de National League soutenu par de nombreux supporters du Jura bernois. Respectivement vice-présidente et collaborateur au service sponsoring-marketing pour la partie francophone, Stéphanie Mérillat et Sébastien Meyer livrent des anecdotes croustillantes sur la vie d’un club qui joue les premiers rôles au sommet de la hiérarchie du hockey helvétique avec un modeste budget en comparaison aux grosses cylindrées de la catégorie. Photo Manuela Belmonte

Respectivement vice-présidente du HC Bienne et collaborateur au service sponsoring-marketing pour la partie francophone, Stéphanie Mérillat et Sébastien Meyer ouvrent les feux d’une nouvelle série publiée dans nos colonnes. Différents thèmes consacrés à ce club de National League seront traités mensuellement sous un angle insolite de manière à découvrir les coulisses d’un club au passé glorieux qui compte de nombreux fans dans le Jura bernois. 

La politique des petits pas. Fondé en 1939 et champion de Suisse à trois reprises (1978, 1981 et 1983), le HC Bienne est un club sain qui préfère mener la politique des petits pas plutôt que de vouloir brûler les étapes et donc peut-être aussi ses ailes. Le fait d’être raisonnable n’empêche toutefois pas cette équipe de National League d’être très compétitive. Sa qualification pour les demi-finales des playoffs l’année dernière et son début de championnat fracassant, excepté un passage à vide de quatre matches, en apporte la preuve de manière éclatante. Technicien et tacticien de haut vol, son entraîneur finlandais Antti Törmänen n’est évidemment pas étranger à cette métamorphose qui donne à l’équipe seelandaise un statut de favori auquel elle n’était pas habituée ces dernières années: «Jouer les tous premiers rôles en National League, c’est le lot de clubs comme Berne, Zurich ou Lugano, mais pas Bienne», explique la vice-présidente Stéphanie Mérillat. «Ce contexte particulier engendre beaucoup de pression, ce qui peut forcément jouer de mauvais tours à une équipe qui ne possède pas une expérience de leader», poursuit-elle. «Notre objectif cette saison? Terminer parmi les six premiers au terme du championnat régulier. Après? Aller le plus loin possible, bien sûr. J’ai le sentiment que l’équipe n’est pas encore complètement prête pour décrocher le titre cette année, mais plutôt à moyen terme. Peut-être au moment où je serai présidente du club. Si un tel scénario devait se dessiner, je nagerais dans le bonheur. Au point de mettre mon téléphone sur off pendant un mois.» Club formateur par excellence, le HC Bienne entretient des collaborations avec les clubs de Neuchâtel, Ajoie, Soleure-Zuchwil et Lyss. Le mouvement juniors compte 9 équipes et une école de hockey, ce qui représentent près de 200 jeunes. 

S’ouvrir davantage au Jura bernois. Collaborateur au service sponsoring-marketing pour la partie francophone, Sébastien Meyer admet volontiers que le HC Bienne n’avait pas déployé les moyens nécessaires pour se faire connaître dans le Jura bernois: «Jusqu’à la saison 2016/17, nous avons principalement organisé des événements relationnels dans la région Bienne-Seeland, mais l’ouverture complète de la Transjurane a considérablement changé la donne et nous avons toujours plus de spectateurs du Jura bernois qui viennent voir les matches. Depuis la saison passée on met donc aussi des actions sur pied dans cette région pour augmenter notre visibilité et tenter d’attirer de nouveaux supporters et partenaires à la Tissot Arena». 

Un budget de 16 millions. Par rapport aux grosses cylindrées de National League, le HC Bienne fait presque figure de parent pauvre avec ses 16 millions. Mais au fait, d’où proviennent les principales recettes? «C’est le secteur sponsoring. Il représente le 50% du budget. Les donateurs viennent à la deuxième place avec 25% et la billetterie pointe au 3e rang avec 20%. Les points de vente du merchandising ont été externalisés et ne sont plus gérés par la SA. C’est notre partenaire et fournisseur d’équipements Conte qui s’est vu confier cette mission», précise Sébastien Meyer. 

Bassin géographique restreint. Quand on demande à Stéphanie Mérillat le principal obstacle qui se dresse sur le chemin du HC Bienne, sa réponse est limpide: «C’est son petit bassin géographique. Dans le canton, il y a déjà deux autres clubs en National League, soit Berne et Langnau, et la recherche de sponsors se fait sur un territoire restreint.»

Le plein d’émotions. Selon la vice-présidente du HC Bienne, le club seelandais compte sur de nombreux bénévoles pour assurer la bonne marche du club. Les employés du secteur administratif font eux aussi preuve d’une grande flexibilité: «Le hockey, c’est avant tout une passion et ils ne comptent pas leurs heures. On ne pourrait pas s’en sortir si nous devions rétribuer les tâches annexes qu’ils accomplissent durant les matches», explique-t-elle. Stéphanie Mérillat souligne également que les sponsors mettent la main au porte-monnaie par amour pour le HC Bienne: «C’est un business d’émotions. Le moteur principal du club, c’est ça! Il faut dire aussi que nous avons une grande flexibilité avec nos sponsors. Chez nous, rien n’est gravé dans le marbre. On ne prépare pas un paquet cadeau avec un joli ruban en disant ça coûte tant. On arrive toujours à trouver un terrain d’entente financier. Cela se passe à la bonne franquette. C’est aussi notre force…» 

Olivier Odiet 

 

Sébastien Meyer et Stéphanie Mérillat. (photo mb)

Une série mensuelle est désormais consacrée au HC Bienne, club de National League soutenu par de nombreux supporters du Jura bernois. Respectivement vice-présidente et collaborateur au service sponsoring-marketing pour la partie francophone, Stéphanie Mérillat et Sébastien Meyer livrent des anecdotes croustillantes sur la vie d’un club qui joue les premiers rôles au sommet de la hiérarchie du hockey helvétique avec un modeste budget en comparaison aux grosses cylindrées de la catégorie. Photo Manuela Belmonte