Portraits

Développer encore et toujours!

Edition N°41 - 14 novembre 2018

Marcel Winistoerfer: «Moutier doit vivre. Si ses autorités renoncent à investir, c’est une catastrophe.» (photo oo)

Installé dans son fauteuil de maire depuis le 1er août 2016, Marcel Winistoerfer (PDC) admet volontiers que sa tâche est plus compliquée depuis le vote du 18 juin 2017. Il met cependant tout en œuvre pour maintenir le cap du développement sans céder à un élan destructeur que l’état précaire des finances pourrait provoquer. Contrairement à son adversaire Patrick Tobler, la question institutionnelle de la ville figure sur la liste de ses priorités.

«On a eu brossé mon portrait avec cette formule sympathique: un corps rond avec une tête carrée. Je concède qu’en certaines circonstances, je peine à cacher quelques chromosomes bien alignés, liés à l’origine de mon patronyme. Cela pourrait m’être utile pour finaliser le transfert de Moutier à la République et canton du Jura», explique Marcel Winistoerfer (61 ans) dans son dépliant de propagande. Depuis lors, la décision de la Préfète d’annuler le vote du 18 juin est tombée et le maire de Moutier continue de s’insurger contre «cette ignominie» pour reprendre ses propres termes: «J’ai beau essayer de prendre un peu de recul, je ne décolère pas!», s’exclame-t-il. «J’éprouve de la rage, une part de honte aussi. J’ai lu le rapport en question et je ne trouve pas un seul argument qui justifie cette annulation. C’est un simple copié-collé du texte rédigé par le bureau d’avocat Aubry-Bühler. Face à cette injustice, il ne nous reste plus qu’à réfléchir à la suite que nous donnerons à cette affaire.» Selon Marcel Winistoerfer, penser que le Conseil municipal passe son temps à traiter la question institutionnelle de la ville de Moutier équivaudrait à se mettre le doigt dans l’œil: «Nous travaillons sur les autres dossiers à hauteur de 95%.» Au niveau de la gestion des finances, le maire assure qu’il préconise une conduite rigoureuse à tous les niveaux sans pour autant céder à un élan destructeur de prestations. «Moutier doit vivre. Si ses autorités renoncent à investir, c’est une catastrophe. On s’efforcera d’être créatif pour économiser sans pénaliser l’offre culturelle et sportive.»

Sensible à la mobilité douce

Comme indiqué sur son document de campagne, le maire de Moutier donne actuellement une priorité absolue à la réalisation de l’Ecole ménagère: «En tant qu’instituteur, tout ce qui est lié à la formation me sensibilise particulièrement. Nous devons impérativement trouver une solution rapide à cette problématique.» Parmi les autres dossiers qui tiennent à cœur de Marcel Winistoerfer, on mentionnera l’achèvement des projets d’habitation du secteur «Prés Zuber», la poursuite du développement urbain «Moutier 2030» qui s’inscrit dans un projet de mobilité douce, les projets industriels aux Laives, le commerce local, la culture, les sports ainsi que les aînés. S’agissant de l’hôpital, Marcel Winistoerfer souhaite qu’il conserve ses emplois et soutient son intégration totale dans la structure HJU. Interrogé sur les chances du candidat UDC Patrick Tobler d’accéder à la mairie, le successeur de Maxime Zuber reste prudent: «C’est comme au foot, livrer un pronostic est souvent un exercice hasardeux. N’oublions pas que Patrick Tobler appartient au plus grand parti du coin. A Moutier, l’UDC compte 9 représentants au Conseil de Ville. C’est la deuxième force politique du législatif après le PSA qui en possède 10. Donc, c’est du sérieux.» Et notre interlocuteur d’ajouter: «Je vais mener une campagne digne en étant respectueux de mon adversaire.» Au sujet des critiques dont il est régulièrement la cible, Marcel Winistoerfer réagit avec philosophie: «Ce n’est pas toujours évident d’être dénigré systématiquement. Ce d’autant plus que je n’y étais pas habitué. Je me suis fait une carapace. Tout cela ne m’empêche pas de dormir, rassurez-vous.»

Olivier Odiet

Marcel Winistoerfer: «Moutier doit vivre. Si ses autorités renoncent à investir, c’est une catastrophe.» (photo oo)

Laisser un commentaire