Portraits

«On ne décide plus grand-chose!»

Edition N°45 - 12 décembre 2018

Sabine Flückiger met tout en œuvre pour assumer au mieux les tâches inhérentes à sa fonction de conseillère communale. (photo oo)

Conseillère communale de Belprahon en charge du dicastère des écoles et des œuvres sociales, Sabine Flückiger met toute son énergie dans sa fonction, mais sa ferveur est atténuée par les restrictions et directives cantonales qui limitent considérablement la marge de manœuvre de l’exécutif, souvent placé devant le fait accompli. «On se demande chaque année ce qui va encore nous tomber dessus. C’est un peu la politique du paye et tais-toi», s’exclame-t-elle, un brin amer.

De l’extérieur, on peine à imaginer l’ampleur des tâches et des soucis qui touchent les petites communes. Au fil des années, elles payent toujours davantage, mais leur pouvoir de décision s’amenuise. «Nous n’avons plus grand-chose à dire», relève Sabine Flückiger. «La Confédération met la pression sur le canton et ce sont les communes qui trinquent. C’est un cercle vicieux», poursuit-elle. «On se demande chaque année ce qui va encore nous tomber dessus. C’est un peu la politique du paye et tais-toi. Cette situation est d’autant plus pesante et usante qu’elle contraint le conseil communal à trouver des solutions pour éviter une augmentation des taxes et des quotités. Nos citoyens doivent être soutenus par leurs autorités.
Ils ne peuvent pas tout payer de leur poche non plus!» 

Sécuriser le secteur de l’école

Sabine Flückiger occupe la fonction de conseillère communale à Belprahon depuis 2013. La politique ne la branche pas plus que ça, mais elle s’est avant tout engagée pour rendre service à la collectivité publique. Elle met tout en œuvre pour assumer au mieux les tâches inhérentes à sa fonction. La sécurité dans le secteur de l’école est un dossier que Sabine Flückiger place sur la liste de ses priorités: «Ce problème représente un véritable casse-tête. Suite au lancement d’une pétition, le projet de limiter la vitesse à 30 km entre le restaurant et l’école a été mis au placard. De ce fait, aucune solution concrète n’a encore été apportée jusqu’ici. Il faut pourtant agir rapidement car les voitures roulent trop vite et les piétons sont en danger. Nous examinons maintenant la possibilité de procéder au marquage d’un triangle sur la route pour sensibiliser les automobilistes. Ce projet sera mené en collaboration avec l’Office de la circulation routière et figurera sur le budget de l’année prochaine.» 

EJC: un concept évolutif 

Au niveau des écoles, Belprahon fait partie du Syndicat scolaire du Grand Val – présidé par Roger Chopard – qui regroupe les communes de Corcelles, Crémines, Grandval, Eschert et, depuis 2015, Elay. La direction est assurée par Nathalie Kaempf et c’est Monique Crelier qui occupe le poste de secrétaire. Sabine Flückiger souligne que le Syndicat scolaire du Grand Val a augmenté ses effectifs de 14 élèves pour l’année scolaire 2018-2019. «C’est une excellente chose dans la mesure où l’on doit toujours se battre avec le canton pour éviter des fermetures de classe», explique notre interlocutrice. Dans le Cornet, l’Ecole à journée continue (EJC) accueille uniquement les élèves le lundi dans les locaux de la cure à Grandval. Deux modules sont proposés, soit les repas de midi et les devoirs surveillés. La responsabilité pédagogique a été confiée à Nicole Gafner. «Rien n’est figé dans le marbre en ce qui concerne cette EJC», précise Sabine Flückiger. «Le concept est évolutif. Au printemps, un sondage est réalisé et les ajustements sont opérés en fonction des besoins des élèves. Actuellement, le quota des effectifs exigé par le canton est atteint pour le lundi avec une douzaine d’élèves inscrits.»

En sa qualité de responsable du dicastère des œuvres sociales, Sabine Flückiger siège à l’Autorité tutélaire régionale de la Prévôté où elle représente les communes du Grand Val avec Yann Lapaire, conseiller communal à Eschert. 

Nouveau groupe culturel

Les tensions qui ont frappé le village de Belprahon de plein fouet lors du vote communaliste organisé le 17 septembre 2017 s’apaisent gentiment, mais il est encore trop tôt pour parler de réconciliation. Il faudra encore du temps avant que la plaie se cicatrise définitivement. Ce climat particulier n’a toutefois pas empêché la création d’un groupe culturel qui a notamment organisé une exposition de Gilles Perreten à la Salle communale. Peinture, musique, humour: la palette d’animations est riche et fait souffler un vent de dynamisme dans un village qui n’a plus de restaurant pour favoriser les rencontres entre les habitants. La majorité des manifestations se déroulent au terrain de foot où les fins gourmets se régalent notamment lors des succulents repas de la troisième mi-temps.

Olivier Odiet 

Sabine Flückiger met tout en œuvre pour assumer au mieux les tâches inhérentes à sa fonction de conseillère communale. (photo oo)