Au moment de prendre connaissance de son résultat à la mairie, Patrick Tobler s’est déclaré être un brin déçu par son résultat, mais son objectif était de mobiliser la population pour cette élection et ça, c’est plutôt réussi. Le candidat UDC a également précisé qu’il ne fallait pas mélanger le vote de dimanche avec la question institutionnelle. Le terrain juridique est une chose, la politique en est une autre.
Dimanche dernier dans les couloirs de l’Hôtel de Ville, l’agitation médiatique autour de Patrick Tobler en disait long sur l’engouement qu’il a su provoquer en se présentant à la mairie de Moutier. Son analyse: «J’aurais souhaité un résultat plus serré, mais mon but consistait à offrir un choix à la population pour mobiliser un maximum de monde. De ce côté-là, mon objectif est atteint», expliquait-il. «La décision de la préfète d’annuler le vote du 18 juin a-t-elle boosté l’élection à la mairie? Il ne faut pas faire un tel amalgame. La question institutionnelle de la ville de Moutier est aujourd’hui traitée sur un plan juridique et n’a pas de lien direct avec les élections municipales. Ne confondons pas tout.» Le fait que Patrick Tobler se soit montré digne durant la campagne et dans la défaite lui a également attiré des sympathies dans le camp autonomiste. Ainsi, Laurent Coste lui a glissé sur un ton amical : «Tu nous a fait peur et tu sors de cette élection la tête haute par ton exemplarité.» Du côté antiséparatiste, certains observateurs regrettaient finalement que Patrick Tobler ait donné du grain à moudre à ses adversaires en se présentant à la mairie: «On sait très bien que la mairie de Moutier est un bastion autonomiste imprenable. C’était donc une erreur stratégique de s’attaquer à ce terrain miné. Une élection tacite de Marcel Winistoerfer n’aurait pas donné la possibilité aux autonomistes de rouler les mécaniques dans toute la ville dimanche, drapeaux au vent, en parlant de plébiscite, de triomphe et tutti quanti. On appelle ça un auto-goal!», s’est exclamé un partisan du camp du «non» le 18 juin 2017.
Objectif atteint pour le PLR
«Un Conseiller municipal et cinq Conseillers de ville! Les objectifs que le PLR Moutier s’était fixés pour les élections communales du 25 novembre 2018 sont atteints», indique le parti par le biais d’un communiqué. «Le PLR Moutier est tout particulièrement fier de l’élection de Jean-Jacques Clémençon au Conseil municipal et d’André Piguet, Patrick Röthlisberger, Muriel Käslin (nouvelle), Steve Léchot et Christophe Weber (nouveau) au Conseil de ville. Quatre années après avoir perdu son cinquième siège au Conseil de ville, le parti réussit l’exploit de placer cinq des siens au législatif communal. Une réussite acquise grâce à la mobilisation des candidats qui ont mené front commun durant la campagne et à la participation des électeurs qui ont crédité le PLR Moutier d’un peu plus de 11% des voix contre un peu plus de 10% en 2014.»
Olivier Odiet