Le 21 juillet dernier, une page s’est tournée à la STEP de Roches avec le départ à la retraite de Conrad Weiss après vingt-neuf ans de bons et loyaux services. A l’âge de 64 ans, il passe le témoin à Matthieu Schnegg, qui connaît toutes les ficelles du métier pour avoir occupé la fonction d’exploitant de la station d’épuration de Tramelan durant douze ans. La perle rare, quoi !
Bref coup d’œil dans le rétroviseur. Alors qu’il travaillait en tant que mécanicien au sein de l’entreprise Harold Habegger à Court, Conrad Weiss a pensé qu’il était judicieux de changer d’orientation professionnelle, le marché du travail dans le secteur de la mécanique étant alors plutôt incertain. Une offre d’emploi publiée dans la presse a éveillé sa curiosité. Il a postulé et c’est son dossier qui a été retenu. « Je partais dans l’inconnu, ce qui rendait le défi d’autant plus passionnant », explique-t-il. « J’ai eu la chance de pouvoir m’appuyer sur Pierre Eichelberger, un collègue de travail avec lequel je me suis toujours bien entendu. Nous avons travaillé ensemble durant vingt-cinq ans. » A l’heure du bilan, Conrad Weiss tient à remercier les personnes qui lui ont témoigné leur confiance durant ces vingt-neuf années passées au SEME (station d’épuration des eaux de Moutier et environs) : « Le passage au numérique ainsi que les travaux de rénovation m’ont apporté beaucoup de plaisir. Par l’adoption de pratiques en matière d’efficacité opérationnelle et d’une culture d’amélioration continue, je pars l’esprit serein sachant que la relève est assurée », relève Conrad Weiss qui livre sa perception de la retraite : « Quand on a 20 ans, ce n’est qu’un simple mot. A 30 ans, ce mot devient une interrogation. A 40 ans, cela devient une idée concrète. A 50 ans, le mot devient un projet. A 60 ans, il prend toute sa saveur et devient réalité. A 64 ans, maintenant que l’heure de la retraite a sonné, j’ai hâte de découvrir ce mot, cette interrogation, cette idée, puis ce projet. » Durant toutes ces années, Conrad Weiss a toujours entretenu de belles relations avec les personnes gravitant autour des stations d’épuration de la région. Au chapitre des anecdotes, il met en exergue le repêchage d’un chamois dans le bassin primaire de la STEP : « Le garde-chasse m’a aidé à le sortir. La bête s’est alors remise toute seule sur ses pattes avant de repartir à vive allure. Il y a donc eu plus de peur que de mal. »
Matthieu Schnegg : deux bonnes raisons de franchir le pas
Exploitant de la station d’épuration de Tramelan depuis 2009, Matthieu Schnegg affiche le profil idéal pour succéder à Conrad Weiss. Au fait, quelles sont les raisons qui l’ont conduit à quitter Tramelan pour Roches ? « D’une part, en raison du lent processus qui sera nécessaire pour concrétiser le projet de raccordement de la STEP de Tramelan à celle de Loveresse et, d’autre part, le fait de pouvoir partager le service de piquet avec un collègue – en l’occurrence l’aide-exploitant Christian Sprunger -, ce qui n’était pas le cas à Tramelan. » A l’exception d’une différence de logiciel informatique et de certaines adaptations techniques, le travail de Matthieu Schnegg présente de nombreuses similitudes avec la mission qui lui incombait à la STEP de Tramelan.
Olivier Odiet