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Sous le charme de la qualité de vie

Edition N°12 - 30 mars 2022

André Mercerat : la politique dans le sang. Et une bonne circulation. (photo oo)

A Champoz, les années passent, mais la qualité de vie reste intacte. Même en cherchant bien, on peine à trouver une seule ombre au tableau au moment de présenter ce village de 170 habitants niché au cœur d’une nature généreuse. L’ancien maire André Mercerat retrace ses souvenirs d’enfance avec des étoiles dans les yeux.          

Des irréductibles. Voilà un mot qui caractérise à merveille les habitants de Champoz, clairement opposés au projet de fusion englobant les communes de Pontenet, Malleray, Bévilard, Sorvilier et Court lors d’un sondage lancé par les autorités de l’époque. « Compte tenu de ce rejet massif, Champoz est logiquement sorti du processus pour ne pas faire capoter le projet », explique André Mercerat. « Champoz étant une commune mixte, tous les biens bourgeois se seraient retrouvés dans le panier de la mariée et c’est évidemment un argument qui a pesé lourd dans la balance. » Enfant du village, André Mercerat a fréquenté l’école de Champoz durant neuf ans avant de rouler sa bosse dans le monde de la mécanique et de l’horlogerie dans notre région et en Suisse alémanique. Il a ensuite orienté sa carrière professionnelle dans l’industrie du béton, respectivement chez Créa Béton et Vigier Béton. Tombé très tôt dans la marmite de la politique, André Mercerat a siégé durant dix ans au sein du Conseil communal de Champoz et vingt-deux ans en tant que maire. « J’ai toujours éprouvé beaucoup de plaisir à m’impliquer en faveur de la collectivité publique pour la simple et bonne raison que les débats se tenaient dans un esprit constructif. Vous savez, la politique nécessite un tel investissement qu’il n’est pas possible de s’engager dans la durée si vous n’êtes pas passionné. » André Mercerat a notamment occupé la fonction de président de l’Association des maires du district de Moutier durant cinq ans et celle de président de la Conférence des maires Jura bernois/Bienne pendant deux ans. Dimanche dernier, cet ancien membre de l’AIJ a été réélu au Conseil du Jura bernois pour une durée de quatre ans. Cet actif retraité est également membre du conseil d’administration de Celtor et président du SECOR.

Marché fructueux

A l’époque où André Mercerat savourait sa jeunesse sans modération, Champoz comptait un restaurant, une fromagerie, deux petites épiceries et le Fumoir tenu à ce moment-là par le célèbre Gödu. Aujourd’hui, c’est Bernard von Bergen qui perpétue la tradition avec succès. Les amateurs de saveurs ont d’ailleurs l’embarras du choix à Champoz puisque le restaurant La Grange, tenu par Diane et Christian, s’est forgé une excellente réputation en un temps record. Signe que les bonnes tables font toujours recette. Au niveau scolaire, Champoz dispose de deux classes à degrés multiples (école primaire) : « Les effectifs varient en fonction des années. Ils peuvent même être très fournis juste après la réalisation d’un nouveau quartier », confie-t-il. Au niveau associatif, Champoz compte deux sociétés, soit le tir et le Ski-Club, fondé en 2021 : « Il est clair que pour les sociétés du village, le Marché d’automne permet de garnir les caisses de manière non négligeable. » Après avoir officié au poste de président du comité d’organisation durant douze ans, André Mercerat s’est retiré avec le sentiment du devoir accompli. Et surtout avec l’assurance de confier les rênes à un successeur compétent en la personne de Joan Stoller.

Les poissons d’avril peuvent parfois prendre des proportions gigantesques. Ce fut le cas en 2007 lorsqu’un chroniqueur du Journal du Jura a monté une affaire en épingle stipulant que Samuel Schmid, alors au Conseil fédéral, avait acheté une ferme à Champoz. Cette farce n’est pas restée sans effet. Curieux de savoir à quoi ressemblait ce village, Samuel Schmid s’est rendu à Champoz avec son épouse sans y voir un chat. A l’exception du facteur qui a évidemment fait circuler la nouvelle. Les autorités communales ont saisi la balle au bond en invitant Samuel Schmid aux festivités du 1er août 2008. Quelques jours après, sa présence était officialisée. Cette soirée reste d’ailleurs dans les annales de la commune, « Sami » Schmid ayant été nommé citoyen d’honneur de Champoz à cette occasion. On le croise assez régulièrement au Marché d’automne pour partager des instants privilégiés à l’heure de l’apéro. Pas sûr que tous les poissons d’avril débouchent sur des histoires aussi croustillantes…

Olivier Odiet

André Mercerat : la politique dans le sang. Et une bonne circulation. (photo oo)