Il n’a pas fait les choses à moitié, David Gagnebin. Afin de présenter dignement le bouquin qu’il a fait éditer chez Alfil, il a convié nombre de ses amis et partenaires en affaires dans le centre du Grand Chasseral, à la Couronne de Sonceboz. S’ils ont été nombreux à venir l’honorer, samedi dernier, c’est bien sûr par amitié envers cet homme au caractère bien trempé et généreux, mais également en raison de la qualité de l’ouvrage présenté. Son titre « Parcours horloger de la famille Gagnebin au siècle des Lumières » est une invitation à voyager dans le haut-Erguël mais également dans toute notre vaste région horlogère et à la cour des grands de cette époque. Le siècle des Lumières n’a pas brillé qu’à Florence, Turin et Versailles mais aussi dans ces vallées plus industrieuses que perdues où l’horlogerie était en train de s’implanter grâce à des hommes et aussi des femmes au génie rare.
Une verve toute tessinoise
A propos de femmes, les invités de David Gagnebin ont eu l’immense plaisir de faire connaissance avec l’auteure de l’ouvrage, Rossella Baldi autant à l’aise derrière un micro que dans l’art de fouiller des documents historiques afin de reconstituer de fabuleuses histoires. Volubile à souhait et avec une gestuelle toute tessinoise, l’historienne a conquis la salle. Elle s’est fait un plaisir d’expliquer combien les documents historiques racontent des histoires humaines d’abord.
« J’aime me moquer un peu des grandes marques horlogères qui cherchent uniquement l’occasion de démontrer qu’elles ont été la première à faire ceci ou cela ! » s’amuse-t-elle dans un éclat de rire communicatif.
David Gagnebin n’a pas été en reste dans ce domaine où l’on marche souvent sur des œufs. Lui qui se trouve à la tête de la marque Gagnebin qu’il compte bien faire renaître de G. Gagnebin &Cie se passionne aussi pour le passé de ses chers ancêtres, les Gagnebin, de Renan et de La Ferrière, qui parfois sont allés voir chez les voisins neuchâtelois si l’herbe était plus verte que dans l’Evêché de Bâle. L’histoire démarre avec l’ancêtre Daniel Gagnebin qui a été le formateur d’Abraham Favre après s’être lui-même formé en Erguël chez des Perret puis auprès d’un artisan neuvevillois, Tobias Chiffelle, les véritables précurseurs d’une constellation d’étoiles qui ont illuminé la région de leurs lumières.
Comme une pendule
« Il est aussi compliqué de produire un livre que de faire une pendule », cette citation d’un philosophe français ancien a inspiré David Gagnebin dans la rédaction de sa préface. Maintenant que l’ouvrage existe, il peut savourer le résultat du long labeur qui a été nécessaire pour tirer la quintessence de nombreux documents et sources que Rossella Baldi a retrouvés en passant de La Ferrière à Paris, Neuchâtel, Turin et Genève. L’ouvrage se lit agréablement et d’une traite. On peut également le consulter aisément au coup par coup, en suivant un chapitrage bien structuré qui dirige la curiosité du lecteur sur cinq personnages clé avant de faire mention de quelques autres figures moins connues, bien qu’ayant participé à cette épopée familiale. Au fil des pages, on découvre des informations jusque-là méconnues. David Gagnebin souhaite d’ores et déjà poursuivre les investigations, afin que les liens entre la famille Gagnebin et l’horlogerie au 19e siècle également soient mises en évidence. En outre, il a pris l’initiative de créer l’ « Association de famille Gagnebin », qui regroupera les gens intéressés et portant le patronyme Gagnebin ou non. Quant à l’ouvrage il peut être acquis auprès de David Gagnebin ou prochainement en librairie ou encore à La Couronne même.
Blaise Droz