Actualités

Savourer le succès du vivre ensemble

Edition N° 19 – 21 mai 2025

A Tramelan, les convives ont dégusté des mets afghans, colombiens, marocains, kurdes ou encore camerounais. On en salive encore… (photo br)

Pour qui voulait expérimenter l’art du voyage sans se fatiguer, le CIP-Solidaire 2025 à Tramelan était l’endroit rêvé. Le temps d’un dimanche ensoleillé, des dizaines de communautés se sont retrouvées pour célébrer la solidarité des peuples, avec une ambition : « Ne pas laisser l’espoir se dissoudre », dixit Frédéric Guerne, directeur de la Fondation Digger, lors de son allocution à l’occasion de la partie officielle. Avant lui, le maire de Tramelan Hervé Gullotti a rappelé « combien CIP-Solidaire était une manifestation qui agissait comme un phare dans la nuit des individualismes ».

Besoin de connaissances et de reconnaissance

Ce traditionnel dimanche de mai est une journée de solidarité portée notamment par le repas préparé par les requérants d’asile du centre d’accueil de Tramelan et les réfugiés installés dans notre région. 

A Tramelan, l’esprit de solidarité n’a pas simplement été incarné par l’excellence des saveurs proposées. Ainsi, à la manière d’un souk, ce sont seize ONG locales qui se sont présentées à un public qui a largement répondu à l’appel des organisateurs du CIP-Solidaire. Elles proposaient des stands colorés, parfaitement achalandés et couverts d’artisanat, notamment d’Afrique et d’Amérique latine, principales zones d’intervention de ces associations. Parmi elles, l’organisation Comundo et sa représentante Coraline Kaempf. 

Comprendre le contexte local

Lors d’une conférence, la journaliste jurassienne est revenue sur sa mission à Santa Cruz, en Bolivie. Au sein de l’association Acovicruz, elle a défendu les droits démocratiques des Boliviens : « La corruption là-bas n’est pas la même qu’en Suisse. Il faut donc apprendre à sentir les choses, comprendre le contexte local et surtout ne pas se mettre en danger », a-t-elle expliqué. « Le voyage qui vous fait, ou vous défait », racontait Nicolas Bouvier. Ce n’est pas Coraline Kaempf qui dira le contraire, elle qui a non seulement dû s’adapter à la culture bolivienne dans le cadre de sa mission, mais également se réadapter à la vie en Suisse, lors de son retour. 

Dans un contexte où la solidarité et la coopération internationale sont malmenées, CIP-Solidaire a démontré pour la douzième fois que l’altérité méritait d’être défendue. 

« Pour ne pas laisser l’espoir se dissoudre », disait donc Frédéric Guerne. Non sans ajouter « que l’espoir est la consolation des imbéciles, selon certains », et concluant qu’il souhaitait donc de tout cœur en être un. 

Dimanche dernier, des centaines de personnes se sont ralliées à son appel, prouvant une nouvelle fois que Tramelan est un véritable berceau d’humanité, un terreau fertile pour construire « un ensemble harmonieux dans tout le canton de Berne et dans la Suisse entière », pour reprendre les mots de Christine Häsler.   Bruce Rennes

Les enfants ont amené leur touche de créativité à cet événement fédérateur. (photo br)

A Tramelan, les convives ont dégusté des mets afghans, colombiens, marocains, kurdes ou encore camerounais. On en salive encore… (photo br)