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Hiérarchie respectée

Edition N° 22 – 12 juin 2025

Disputée dans des conditions météorologiques humides, la 20e édition de la Juracime a vu les favoris régner sans partage. Chez les hommes, c’est Michael Morand qui a fait cavalier seul et chez les dames, la victoire est logiquement revenue à Morgane Crausaz (numéro 10). Un public enthousiaste n’a pas ménagé ses encouragements malgré le froid et la pluie. Signe que la magie opère par tous les temps à la Juracime. (photo Blaise Droz)

Tous derrière et lui devant!

Pour commencer, un petit fait amusant, dans le trio de tête de la catégorie Elites, Michael Morand (1983) est le seul qui était déjà né lors de la première édition en 1986.

Digne ambassadeur de Court, Michael Morand se rend pourtant à Loveresse pour exercer son métier de décolleteur. Autant dire que malgré son grand talent, ce champion quadragénaire est loin du rare statut de professionnel. Mais quand on le voit presser sa foulée sur les chemins vicinaux et lorsqu’on découvre l’avance qu’il prend immanquablement sur ses poursuivants, le doute est presque permis.

A l’heure de l’interview, l’homme s’amusait à relever que durant les quatre journées, il a fait la course en tête. 

« Aucun concurrent ne m’a jamais dépassé, ni même beaucoup approché… C’était un peu une course en solitaire. » Même dans sa gestion de course, le régional de l’étape a pu bénéficier de la proximité de son domicile. « J’étais massé après chaque course par mon père, et j’ai pu prendre des bains ravigotants avant de bien dormir dans mon lit. C’est une grande chance, je le reconnais. »

Froid comme l’enfer

Arrivé lundi sous un soleil radieux, le Courtisan n’a évidemment pas manqué de rappeler que les trois journées précédentes n’étaient de loin pas aussi radieuses. Fraîcheur et pluie vendredi entre Tavannes et la Werdtberg, pas mieux samedi pour les deux étapes entre Moutier et les Reussilles, Quant au dimanche, entre Orvin et le sommet de Chasseral, c’était l’horreur. « En tant que coureur dont l’effort maintenait forcément les muscles au chaud, je suis très admiratif et reconnaissant envers les organisateurs et tous les bénévoles qui nous ont assistés avec une immense générosité. Parmi ces derniers, Samuel Gyger de Tavannes, ne peut que confirmer : « Pluie, brouillard, vent glacial, c’était horrible pour tous ceux qui sont restés là pour offrir le meilleur encadrement possible aux sportifs. Du coup, c’est presque irréel de voir un soleil radieux, lundi matin pour finir en apothéose. »

Président et concurrent à la fois 

Il est vrai que la Juracime, qui fêtait sa vingtième édition, en a déjà connu des blanches (de neige) et des pas mûres du tout. Reste que grâce à une organisation qui s’est toujours montrée à la hauteur, la manifestation pilotée par Yves Diacon a passé sans mal au fil des ans. Tout d’abord annuelle, elle est devenue biennale et seule la crise du Covid lui a fait perdre une année. Parmi les spectateurs, Michel Glardon, l’un des fondateurs se souvenait des débuts de la Juracime. « On était déjà très au point et une année, j’ai même pu participer en tant que concurrent, alors que j’étais le président. » Deux exploits en un, donc.

Mais revenons-en aux prouesses du moment. Derrière Michael Morand (temps total de 5 heures 28), c’est le Biennois Gilles Champion avec 13 minutes 34 de plus qui s’est adjugé une seconde place au classement général. Bien plus disputée la deuxième marche du podium, a été convoitée sans succès par Christian Schneeberger de Pieterlen 16 minutes 51 derrière le champion.

Chez les dames, Morgane Crausaz de Courfaivre n’a pas fait davantage de cadeaux à ses poursuivantes, elle termine en 6 heures 29, avec 23 minutes d’avance sur Linda Huppi de Pieterlen et plus de 26 minutes devant Méline Lovis de Courtételle.

Et parce qu’en course de fond, le poids des ans est un peu moins lourd que dans les sports explosifs, on adresse un salut tout particulier à Muriel Roth de Bassecourt, première dame vétérante et à Gilles Aeschlimann du Locle, premier des hommes vétérans. Quant au dessinateur Tony Marchand, selon nos informateurs, il aurait tout de même franchi la ligne d’arrivée avant de s’installer face à un caquelon. Tout est bien qui finit bien….  Blaise Droz

Tous les classements sont disponibles sur le site www.juracime.ch.

Michael Morand n’a pas eu d’adversaire à sa taille lors de la 20e édition de la Juracime. (photo bd)
Enthousiaste, le fidèle public de cette course pédestre par étape n’a pas ménagé ses encouragements. (photo bd)

Disputée dans des conditions météorologiques humides, la 20e édition de la Juracime a vu les favoris régner sans partage. Chez les hommes, c’est Michael Morand qui a fait cavalier seul et chez les dames, la victoire est logiquement revenue à Morgane Crausaz (numéro 10). Un public enthousiaste n’a pas ménagé ses encouragements malgré le froid et la pluie. Signe que la magie opère par tous les temps à la Juracime. (photo Blaise Droz)