Réunir autour de deux micros et d’une même table le directeur de la Fondation Digger (Frédéric Guerne), un agriculteur (Olivier Scheidegger), un notaire (Roland Schweizer), le maire de Tramelan (Hervé Gullotti), un entrepreneur de pompes funèbres (François Vorpe) ainsi qu’un journaliste (le soussigné) pour décortiquer le thème du conflit n’est pas un exercice marqué du sceau de la banalité. En surplus, les interventions d’auditrices et d’auditeurs ont encore donné du relief à cette émission animée comme de coutume avec pertinence par un modérateur de génie, Jean-Marc Richard. Son calme, sa qualité d’écoute, son sens de l’empathie ainsi que sa voix apaisante ont le don de mettre tout le monde à l’aise, ce qui a pour influence de rendre le débat cohérent, rythmé et respectueux.
Sur la même longueur d’onde
Chaque invité s’est exprimé en relatant son expérience personnelle, sans consultation préalable, pour parler du conflit et l’on s’est vite aperçu que les témoignages se rejoignaient sur de nombreux points. En effet, il est clairement ressorti qu’un conflit ne peut se régler que si chacune des parties privilégie le dialogue au détriment de l’obstination, de l’intolérance et de la mauvaise foi. Parler, expliquer, chercher à comprendre, désamorcer et faire preuve d’ouverture sont les principaux ingrédients à délayer pour faire voler les tensions en éclat. Rien ne peut avancer dans une querelle si l’on ne jette pas aux orties sa colère, sa rancœur, sa jalousie, son animosité ou sa frustration. Les malentendus et les non-dits peuvent constituer des sources de conflit au même titre d’ailleurs que les souffrances qui restent enfouies en nous sans qu’on parvienne à trouver le remède pour s’en débarrasser définitivement.
Tous les intervenants à l’émission « La Ligne de cœur » du 18 juin, invités et auditeurs confondus, aimeraient bien se convaincre que l’avenir nous réserve un monde meilleur, mais le doute est sérieusement permis car quand on commence à marcher sur la tête, cela devient très compliqué de se remettre à l’endroit. Donc, ne rêvons pas trop quand même. On s’évitera ainsi la lourde chute qui guette en permanence les personnes qui n’ont toujours pas capté que le monde des bisounours avait fait son temps. Naïveté quand tu nous tiens… Olivier Odiet