Exercer le métier d’agriculteur dans le canton du Jura sans être affilié à l’UDC n’est pas forcément un cas de figure très répandu, mais Marcel Villiger est resté fidèle à ses valeurs chrétiennes et fait un peu exception à la règle. « Vous pensez bien que Thomas Stettler et Didier Spies auraient vu mon entrée à l’UDC d’un bon œil, mais je suis originaire du canton d’Argovie et même si le mot chrétien a disparu de l’appellation de mon parti de cœur, le PDC, l’idée de lui tourner le dos ne m’a jamais effleuré l’esprit », confie-t-il. Si Marcel Villiger a décidé de repourvoir le poste de conseiller communal devenu vacant suite au retrait inattendu de Kilian Geiser, c’est tout simplement parce que depuis son entrée à l’Exécutif de Rebeuvelier en 2003, le virus de la politique locale ne l’a plus lâché : « Si j’ai attendu jusqu’à maintenant avant de rejoindre l’Exécutif de Courrendlin, ce n’est pas par manque d’intérêt, mais plutôt parce que mes enfants étaient encore en bas âge et qu’il n’était pas possible de concilier ma vie professionnelle avec la fonction de conseiller communal. Aujourd’hui, j’arrive à m’organiser avec la famille pour jouer sur les deux tableaux », relève-t-il. Suite à un téléphone du maire Joël Burkhalter, Marcel Villiger a appris qu’aucun membre du Conseil communal n’avait l’intention de changer de dicastère et il héritera donc des finances, ce qui lui convient parfaitement. On précisera encore que l’agriculteur de Rebeuvelier a été élu tacitement, le PS ayant décidé de lui laisser la voie libre : « Vous savez, je n’ai pas le sentiment qu’on remarque à quel parti les gens sont affiliés autour de la table du Conseil communal. Nous œuvrons tous dans l’intérêt des citoyens de la commune en laissant la politique partisane de côté. » Marcel Villiger n’est pas un politicien clivant, mais plutôt conciliant : « Je n’impose rien, je discute ! » s’exclame-t-il.
L’union fait la force
Parmi les principaux dossiers qui figurent dans le pipeline de l’Exécutif de Courrendlin pour cette législature 2023-2027, on citera les travaux liés à la construction du bâtiment B du complexe scolaire ; la réfection de la traversée du village et le projet de revitalisation de la Birse englobant des mesures de protection contre les crues. Si Marcel Villiger était doté d’une baguette magique, il l’utiliserait pour opérer une fusion de grande ampleur avec la commune de Val-Terbi, partant du principe que l’union fait la force. S’agissant de l’arrivée de Moutier dans le canton du Jura dès le 1er janvier 2026, l’élu du Centre est persuadé qu’il sera possible de créer des synergies très intéressantes entre les deux communes qui collaborent déjà très étroitement dans le domaine des eaux. Droit dans ses bottes, Marcel Villiger est à la tête d’une exploitation agricole bio de quarante hectares comprenant trente vaches laitières tachetée rouge pure race et du jeune bétail. Toute la famille apporte sa pierre à l’édifice, des grands-parents aux enfants. Quant à son épouse Martine, elle s’occupe de la comptabilité de l’exploitation en parallèle à sa fonction de secrétaire communale de Roches à temps partiel. Chez les Villiger, il n’y a jamais de place pour la routine, ni pour l’ennui. En effet, la diversité des tâches à accomplir ne leur permet pas de croiser les bras. Que la conjoncture soit morose ou pas ! Olivier Odiet
