Daniel Salzmann, organiseur passionné et présentateur passionnant a mené de main de maître la soirée en dévoilant et en présentant les photographes. Il a choisi minutieusement des photographes expérimentés pour cette soirée unique d’automne. Chacun se présentait devant le public et expliquait brièvement ses motivations et ses choix.
Le dépaysement a été total avec des présentations régionales ou proches de chez nous, mais aussi des carnets de voyage exotiques de pays ensoleillés et d’autres balades où la doudoune est de rigueur. Côté réconfort, Action culture, qui chapeaute Fest’Images, a offert le verre de l’amitié et quelques zakouski, comme à l’accoutumée.
De la belle ouvrage
A l’heure où tout le monde mitraille avec son smartphone et que la photo est devenue souvent un objet dénué d’intérêt, il existe encore des amoureux de l’image pour qui le cliché doit correspondre à des critères précis. On en a vu une belle brochette lors de cette soirée passionnante. Et le grand écran ne permet pas l’approximation. Cadrage, composition, exposition, profondeur de champs, ou tout autre réglage est de rigueur.
La photographie est un art à part entière et peut entraîner le spectateur du rêve à l’enthousiasme, de l’émerveillement à l’émotion. Il faut dire que tous les projets présentés remplissaient en tout point ces données avec des photos travaillées méticuleusement.
Les diaporamas, mis en musique, ont été réalisés avec goût, ce qui demande aussi beaucoup de patience. On voit aussi de plus en plus des scènes vidéo insérées parmi les photos. Ne dit-on pas aussi que la photo n’est pas toujours une science exacte où chacun peut exprimer ses affinités selon ses propres convenances ?
A couper le souffle
Si au début de l’aventure de Fest’Images on recrutait des photographes plutôt régionalement, la manifestation a pris de l’ampleur et a dépassé les frontières de notre coin de pays. Daniel Salzmann a découvert de fil en aiguille d’autres talents. C’est ainsi que pour cette édition 2025, tous les cantons de la Suisse romande étaient représentés, toutes et tous avec des prestations remarquables, souvent à couper le souffle.
Des contrée lointaines ou locales, de la macro aux espaces interplanétaires, de l’animalier à l’architecture, de la nature à la photo de rue, aucun thème n’est donné et les amateurs de Nicéphore Niépce s’en sont donné à cœur joie pour le grand plaisir du public.
De toute la Suisse romande
C’est ainsi qu’on put voir le Chaux-de-Fonnier Patrick Gaspard présenter « Comme un long week-end en noir et blanc », qui comme son nom l’indique, peut aussi se passer de la couleur.
Robert Paillard du Val-de-Ruz, a traité du sujet de Dubaï, avec son architecture spéciale et ses excès en tous genres. Le Gruyérien Bastien Ruffieux a passé un mois sous tente avec des pointes à -40° pour nous ramener des images animalières remarquables qu’il a baptisées « Silence blanc ».
La sociétaire du Photo Club de Moutier, Stéphanie Grava, de Crémines, nous a fait voyager en Ecosse avec sa mini vache Scotty, prétexte à nous annoncer les régions qu’elle a visitées en famille. Le Biennois Cédric Prudat a ramené des clichés d’Indonésie en nous faisant partager des vues de plages, de volcans, de cultures et de rizières.
« Itinéraire de paysages et de lumières » est le titre qu’avait choisi Jean-Marc Ayer, de Genève, pour nous dévoiler des paysages étonnants. Quant à Florence Salzmann, épouse de Daniel, c’est au Japon, autour du mont Fuji, qu’elle a emmené le public avec des photos de rue et de sites particuliers. Marc Pury, d’Estavayer, a choisi les extrêmes, avec de la macro et des scènes de l’espace lointain. « Si loin, si proche », l’a-t-il nommé. Un couple d’Yverdon, Tracy Aventii et Marc Vincent se sont rendus à plusieurs reprises dans les Dolomites pour nous familiariser avec ses cimes découpées et vallées perdues. C’est le Valaisan Massimo Pratti qui clôturait la soirée avec des ballets de plumes époustouflants de gypaète. En guise de conclusion, Daniel Salzmann a recommandé les animations d’Action-Culture qui fête son trentième anniversaire et propose des séances de cinéma pour une tune. Ensuite chacun est rentré chez soi, en bravant une intense pluie d’automne, les yeux pétillants de rêve. Claude Gigandet



