Malgré l’absence des ténors de la scène internationale en raison d’un calendrier surchargé, l’épreuve a conservé son succès habituel au grand soulagement de Stéphane Lauper et, par ricochet, de Michel Froidevaux, fondateur de la manifestation, qui aspirait initialement à un tel rayonnement populaire. Toutefois, cet engouement entraîne aussi des contraintes organisationnelles : selon le président d’organisation, la formule actuelle atteint un certain degré de saturation, provoquant notamment des problèmes de programmation des plateaux, lesquels se sont prolongés tardivement tant le vendredi que le samedi, ainsi que quelques aléas logistiques, heureusement mineurs. Le comité devra trouver des solutions appropriées pour remédier à ces désagréments, sans oublier que l’appréciation des acteurs présents sur le terrain demeure primordiale et, pour eux, l’événement était parfait. Il convient de relativiser ces améliorations souhaitables et de souligner surtout les conditions idéales offertes aux athlètes comme au public, qui a pu assister aux performances dans un cadre propice. Dès le vendredi soir, chez les filles (U13), la Française Ema Duric a établi le record du Challenge « 210 » dans sa catégorie avec un total de 126 kg.
La maîtrise de Dimitri Lab
Dans le même groupe, la Biennoise Luna Litzler a battu le record suisse à l’arraché avec une barre de 38 kg. Si certaines séries n’ont pas livré de performances remarquables, celles des vétérans 1 et 2 ont, pour une fois, suscité l’admiration : le duel entre le Zurichois Björn Hertrampf (276 kg), le Bâlois Tom Schwander et le Prévôtois Dany Termignone fut particulièrement relevé. Quant à Dimitri Lab, il s’est imposé dans la catégorie vétérans 2 avec sa maîtrise habituelle.
Deux régionaux à l’honneur
L’absence des vedettes mondiales n’a pas pour autant amoindri le niveau des compétiteurs nationaux et internationaux, que Stéphane Lauper a pris soin de mettre en valeur. Pour ce faire, les juniors ont été intégrés aux deux derniers plateaux, leur conférant une meilleure visibilité. Il convient en premier lieu de saluer les performances féminines : la jeune Française Léa-Marie Antonio, de Luxeuil, a dominé sa catégorie en s’imposant avec un total de 192 kg et en établissant, de surcroît, un record de France junior à l’épaulé‑jeté. Les premiers lauréats régionaux se trouvent dans la catégorie filles nationales : la Prévôtoise Pauline Depenweiler a gagné « à la photo‑finish » – avec un écart de 0,06 centième de point – au détriment de l’Auvergnate Victoria Armstrong : « Je suis heureuse et ravie d’avoir su me dépasser, récompensée au final pour tout le travail accompli afin d’atteindre ce niveau‑là. J’avais envie de cette victoire et je la dédie à mon club, ainsi qu’à mon entourage, en particulier à Dany Termignone et Dimitri Lab, révélateurs de l’impossible », a déclaré Pauline Depenweiler.
La victoire attendue
Le favori de cette édition 2025 était, comme annoncé, le Tramelot d’origine Yannick Tschan. Confiant avant le concours, le Biennois d’adoption expliquait : « Je suis prêt, je me suis donné les moyens de m’imposer, mais ça va se jouer sur des détails. » Il ne s’est pas trompé : seuls quelques kilos ont fait la différence face au sympathique Anglais Steve Bestman (4e en 2024), dans une ambiance favorable au nouveau lauréat.
Yannick Tschan, ravi de son succès, a livré ses impressions :
« Depuis mon enfance, je rêvais d’inscrire mon nom au palmarès de cette prestigieuse compétition internationale. C’est formidable. Je le dois bien sûr à moi‑même, mais surtout à tous ceux qui m’ont entouré et soutenu depuis mes débuts. A cette occasion, j’ai égalé mon record personnel (ndlr : 183 kg), mais à présent je pense déjà aux Mondiaux 2026, lesquels exigent encore six à huit kilos supplémentaires pour me qualifier. J’ai une année pour y parvenir. »
Le nouveau Challenge pour les Anglais
Le Club d’Haltérophilie de Luxeuil‑les‑Bains, habituellement dominant au concours par équipes, s’est incliné cette année face aux Anglais de Londres, qui remportent le nouveau challenge mis en jeu pour la première fois ; le premier trophée avait été façonné par Vitorio Baldeli, un « vrai clubiste » dans l’histoire du club, mention qu’a rappelée Stéphane Lauper dans son discours officiel. Le mot de la fin revient au responsable du tournoi : « Le seul bémol à relever dans cette 53e édition concerne peut‑être un certain manque d’intérêt du public tramelot, assurément trop peu présent cette année. Un tel spectacle mériterait plus de reconnaissance. (cp)



