A Saules, l’idée de fusion paraissait totalement inévitable, compte tenu de la difficulté à faire tourner une petite commune d’à peine 148 habitants et de trouver des volontaires pour constituer des autorités municipales. C’est d’ailleurs à Saules que l’idée d’une fusion avec Reconvilier est née, avant que le projet s’étende jusqu’à Loveresse. Avec 49 oui et tout de même 20 non, la commune du maire Willy Furer compte visiblement aussi des citoyens qui craignent la perspective d’être engloutis par une commune beaucoup plus grande.
A Reconvilier, l’inévitable commune centre, on peut parler franchement de non-débat, selon Jean-Michel Hirschi le président du comité de fusion Avenir LRS. « Tout s’est déroulé le plus calmement du monde et personne ne s’est levé pour évoquer craintes ou refus. Dans les urnes, 446 oui pour 212 non témoignent toutefois d’un enthousiasme mitigé avec presque un tiers de partisans du statu quo. »
Coulé à pic !
A Loveresse en revanche, le projet a coulé à pic. Seulement 44 votes favorables contre une marée de 154 non, c’est du lourd qu’un taux de 80,6 % de participation ne rend que plus écrasant. Le comité Loveresse existe a parfaitement réussi son coup, c’est le moins que l’on puisse écrire. Futur maire qui succédera à Fabienne Secchi dès l’année prochaine, Michael Schlappach se dit évidemment très heureux de ce résultat qu’il n’imaginait pas aussi catégorique. « Je reconnais qu’il y avait de bons arguments de part et d’autre, mais au final c’est notre forte volonté de rester maîtres chez nous qui l’a emporté. » A la question de savoir si Loveresse existe s’est investi très activement dans sa campagne, il assure que oui. « Il y a eu des actions nombreuses organisées par un groupe d’une trentaine de personnes très motivées, des bâches publicitaires, des informations sur internet et du porte-à-porte, mais tout cela s’est déroulé de manière bienveillante et sans excès. A ce stade, nous rappelons que des collaborations existent avec les communes qui fusionneront et que nous comptons les maintenir. »
Daniel Buchser pas convaincu
Maire de Reconvilier, Daniel Buchser n’est pas aussi convaincu. « Les Conseils municipaux devront se prononcer sur l’avenir de ces collaborations et décider sous quelles conditions elles se poursuivront ». L’élu UDC regrette fortement « les arguments mensongers et les désinformations utilisés par Loveresse existe. Cela a forcément déstabilisé les électeurs qui ont craint pour leur école et le montant de leurs impôts en particulier, alors que la politique du chacun pour soi est la plus dangereuse de toutes. » Willy Furer surenchérit par une phrase percutante : « Ils risquent de le payer cher dans les années à venir ! » Quant à la mairesse sortante de Loveresse, Fabienne Secchi, elle s’est exprimée avec beaucoup de modération malgré sa déception. « Il s’agit clairement d’un vote émotionnel. C’est dommage de passer à côté de l’opportunité d’appartenir à une commune de plus de trois mille habitants, mais il faut accepter ce résultat parfaitement démocratique. »
Quoi qu’il en soit, pour Saules et Reconvilier, l’aventure continue et entre dans sa phase concrète. « Il faudra modifier tous les documents, mais en dehors de quelques points à réviser l’essentiel sera de tracer le nom Loveresse », indique Jean-Michel Hirschi.
Michel Walthert de Walthert Consulting qui a accompagné le projet, explique qu’il est urgent de faire savoir au canton la volonté de poursuivre le processus et ensuite d’organiser une votation finale lors des assemblées municipales respectives. » Se voulant optimiste, Jean-Michel Hirschi assure que même si Loveresse existe, Clairval existera à son tour, et probablement à partir de janvier 2027. Blaise Droz