Totalisant plus de 70 m², trois murs de soutènement en pierres sèches ont été rénovés en 2025 dans le vignoble du lac de Bienne. Deux à Ligerz par des muretiers professionnels de la région, le troisième à La Neuveville, dans le cadre d’une formation professionnalisante organisée en octobre conjointement par la Fédération suisse des maçons en pierres sèches, Sanu SA et le Parc Chasseral. Les travaux de rénovation de murs de soutènement dans le vignoble se poursuivent. Plusieurs chantiers sont prévus cet hiver à Douanne-Daucher, Gléresse et La Neuveville, toujours avec le soutien financier de la Confédération, du canton de Berne et du Fonds Suisse pour le Paysage.
Marqueurs de l’identité régionale
Les murs en pierres sèches du vignoble du lac de Bienne font partie intégrante de l’identité régionale, reflétant un patrimoine agricole historique et contribuant à la préservation du paysage viticole unique de cette région. L’objectif des projets menés par le Parc Chasseral est clair : soutenir les propriétaires fonciers dans leurs efforts de rénovation durable.
Bien que plus coûteuses que le béton, les rénovations en pierres sèches offrent une durabilité supérieure, s’intègrent mieux dans le paysage et valorisent un savoir-faire particulier inscrit à l’UNESCO, à savoir l’art de la construction en pierre sèche. Les travaux de rénovation des murs de soutènement dans le vignoble, qui répondent à des normes de construction définies par la Société suisse des ingénieurs et architectes, sont réalisés par des muretiers professionnels. Les pierres sont taillées à la main puis posées une à une, avec la plus grande surface de contact possible avec les pierres voisines, sans utiliser de ciment ni de mortier. De la largeur des fondations à l’inclinaison du parement du mur, en passant par l’alternance des pierres d’ancrage appelées « boutisses traversantes », rien n’est laissé au hasard.
Nombreux facteurs de dégradation
Les murs de soutènement sont souvent soumis à divers facteurs de dégradation : pression de l’eau et du terrain, intempéries, vibrations liées aux passages de véhicules ou de machines, racines de plantes ligneuses, etc.
Lorsque les dégâts sont importants ou qu’ils représentent un danger pour les personnes ou pour l’exploitation viticole, il est alors urgent de rénover le mur. Durant les différents remaniements parcellaires des communes de La Neuveville dans les années 1990 et plus récemment sur les communes de Douanne-Daucher et Gléresse (2003-2019), beaucoup de murs ont été rénovés, dont une partie en technique de pierres sèches. (cp)
Le « petit Lavaux » bernois
Le vignoble du lac de Bienne, tout comme celui du Lavaux, est le fruit d’un travail de nombreuses générations de viticulteurs qui ont su tirer parti du relief naturel et du climat doux de cette région pour aménager le relief et le mettre en valeur pour la viticulture. Les murs de soutènement du vignoble sont essentiels pour structurer les terrasses sur les coteaux escarpés et font l’objet de projets de restauration pour conserver cette caractéristique paysagère et culturelle importante. Les terrasses viticoles du lac de Bienne sont en quelque sorte le « petit Lavaux » du canton de Berne et tous les deux sont répertoriés dans l’inventaire fédéral des paysages, sites et monuments naturels d’importance nationale. (cp)