– Martin, après cette première moitié de saison, quel est votre sentiment global sur le parcours du HC Bienne ?
– Sans faire preuve de chauvinisme, je dirais en préambule que notre jeu n’a pas été récompensé à sa juste valeur. On mériterait d’être mieux classé sachant que nous avons régulièrement égaré des points stupidement. Je pense notamment à des débuts de matchs ratés. Mon explication ? Une mauvaise préparation, tout simplement. Je pense qu’on paie notre manque de stabilité au prix fort. Dans un même match, Bienne est capable d’afficher deux visages bien distincts et cette inconstance ne sert évidemment pas nos intérêts. J’ai parfois le sentiment que lorsque nous jouons à l’extérieur contre des équipes comme Berne ou Ambri, par exemple, nos jeunes joueurs sont intimidés par l’ambiance et leur manque d’expérience pèse lourd dans la balance. Il faudrait donc que nos leaders jouent un rôle de locomotive ce qui n’est pas toujours le cas. Bienne livre donc des prestations en demi-teinte et je suis tout à fait conscient que j’ai aussi ma part de responsabilité face à un tel constat.
– Cette part de responsabilité s’affiche parfois sur les réseaux sociaux où vous n’échappez pas à la critique. Comment réagissez-vous à ces commentaires parfois incisifs ?
– Si la critique est constructive, je l’accepte volontiers, mais si c’est n’importe quoi, il est clair qu’elle ne m’atteint pas. De mon côté, je ne suis pas du tout actif sur les réseaux sociaux. C’est aussi une manière de me protéger. Et puis, honnêtement, je n’ai pas besoin de lire ça. Pour chacune de mes décisions, je réfléchis à trois fois et jusqu’ici, je reste persuadé qu’au moment où je les ai prises, mes choix étaient judicieux. Cela dit, j’admets volontiers que certains événements m’ont donné tort, mais on est toujours plus intelligent après.
– Vous occupez la fonction de directeur sportif du HC Bienne depuis 2012. N’avez-vous pas le sentiment d’être un peu rattrapé par la routine ?
– Non, pas du tout, ma motivation initiale reste intacte. Le hockey sur glace évolue à vitesse grand V et ce sont justement ces changements qui me permettent de rester passionné et enthousiaste en toute circonstance. Je ne dirais pas que c’était mieux avant, mais différent. Les problèmes d’aujourd’hui ne sont plus les mêmes que ceux d’hier. Je vais vous donner un exemple concret. Lorsque j’étais jeune, quand l’entraîneur voulait te parler, ce n’était pas bon signe. Maintenant, si l’entraîneur ne te parle pas durant deux semaines, les jeunes sont persuadés qu’il y a un problème.
– Qu’est-ce qui distingue le HC Bienne des autres clubs de National League ?
– Son esprit familial. Les joueurs qui signent chez nous sont très sensibles à la formidable ambiance qui règne au vestiaire. C’est en quelque sorte notre marque de fabrique, mais j’avoue qu’il est toujours plus difficile de tenir cette réputation, la professionnalisation de notre club passant inévitablement par un accroissement des postes de travail à tous les échelons de la pyramide. Mon souhait le plus cher, c’est évidemment de pouvoir véhiculer cette image de club familial le plus longtemps possible puisqu’elle donne envie aux joueurs suisses et étrangers de venir garnir nos rangs.
– Quel est votre objectif sportif cette saison ?
– Soyons réalistes, il est utopique de songer à une qualification directe pour les play-offs. Le but, c’est donc d’y accéder en passant par la case play-in, ce qui est tout à fait dans nos cordes. Par rapport à la saison dernière, certains points ont pu être améliorés, dont la communication entre le staff d’entraîneurs et les joueurs. Je pense que l’équipe donne le maximum, mais qu’il lui manque parfois un peu de réussite et cela est un paramètre que nous ne pouvons hélas pas contrôler.
Propos recueillis par Olivier Odiet
QUESTION CONCOURS
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Selon Martin Steinegger, qu’est-ce qui distingue le HC Bienne des autres clubs de National League ?
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