A la une, Portraits

Leny inspiré par le coronavirus

Edition N°17 - 29 avril 2020

Le concours de dessin lancé par le Musée des beaux-arts du Locle et le quotidien «Le Temps» sur le thème du coronavirus a inspiré Leny Schneeberger (8 ans) qui a remporté le premier prix de la catégorie enfants. L’occasion de se plonger au cœur de sa famille à Court pour découvrir les dispositions qu’elle a prise durant cette période de crise. (Photo Roland J. Keller)

Comme nous tous, la famille Schneeberger vit des moments confinés en s’adaptant. Disposant d’une grande maison et de verdure aux alentours, les trois garçons peuvent jouer ou bricoler sans contrainte. Le papa travaille à Berne, la maman vaque à ses occupations ménagères et dispose d’un petit job en ligne. Mais l’école, la vraie, sur les bancs, ça manque ! 

Il a un nez rouge ratatiné, des dents de requin, une couronne piquante, des yeux tout noirs et un air en furie. Il, c’est évidemment le tristement fameux coronavirus. A Court, la petite bestiole a pris ses aises au sein de la famille Schneeberger. Oh, rassurons-nous, ce corona-là s’est seulement invité sur une feuille suite à un concours (lire encadré). Il a l’air de se moquer de nous? Il tire la langue… «Mais non, il veut nous manger !», ironise Leny, 8 ans, le lauréat. Pourtant, cette caricature n’a rien d’aussi effrayant ? «Oui, c’est vrai, j’ai quand même voulu le rendre un peu sympa, ce virus. Je lui ai mis des perles de collier autour du visage, comme ça, il a une barbe», ajoute Leny. Mais sur sa tête, il y a aussi des perles ? «Oui. C’est pour voir son cerveau !» Preuve que le virus est ravageur.

Nouveaux ustensiles de cuisine

La famille Schneeberger s’adapte au confinement. Forestier de métier, le papa, Roland (dit Rolli) fait les courses tous les jours, de Court à Berne. Il est responsable de l’économat de la chancellerie, un peu huissier de temps en temps lorsque qu’il y a des sessions et s’occupe encore du service technique des bâtiments. «On a un peu moins d’activités mais je travaille presque normalement, de sorte que je ne sens pas une grande différence, sauf quand je prends le train, moins bondé», souligne-t-il. Employée de commerce, Sandra, la maman, travaille quelques heures par jour pour un mandat de secrétariat. Sur son ordinateur personnel, évidemment. Les notebooks sont devenus les nouveaux ustensiles de cuisine, outils indispensables pour travailler en ligne, quoiqu’il est aussi possible de se connecter sur les smartphones. «Mais pour faire les tâches, c’est quand même mieux l’ordinateur», confie Yanis, 15 ans, qui utilise avec une aisance de geek l’application vidéo.

«Ah, ces profs en ligne !»

Les enfants confinés ont ainsi beaucoup d’exercices et de devoirs à livrer, mais, de temps en temps, des liaisons en direct donnent quelques soucis techniques. «Ca m’énerve, car il y toujours des bugs avec certains profs qui ont du mal à se connecter», relève Dylan 16 ans. Mécanicien de production, option décolletage, il préfère être dans la nature ou bricoler à son vélomoteur. Lui et ses deux frères sont quand même nostalgiques de l’école, la vraie. «Oh, ouais ! Là, au moins, il y a les copains», reconnaît Dylan. Mais les professeurs peuvent vous gronder plus facilement sur les bancs ? «Boh, ça met de l’ambiance. A travers un ordinateur, on est moins concentrés», ajoute-t-il. C’est Charlemagne qui serait content…

Roland J. Keller

 

Artiste en herbe!

Le Musée des beaux-arts du Locle, le quotidien Le Temps et son dessinateur Patrick Chappatte ont lancé il y a un mois un appel à caricatures pour un concours de dessin à propos de la pandémie actuelle. Ouvert à tous et divisé en deux catégories (enfants jusqu’à 13 ans, adultes et adolescents), il a rencontré un vif succès. Chez les enfants, le premier prix est donc revenu à Leny Schneeberger. «C’est plutôt un bricolage-dessin», souligne sa maman. Par rapport aux autres œuvres, la caricature du jeune garçon symbolise parfaitement la difficulté que peuvent avoir les enfants à appréhender cet univers microscopique et invisible qu’est le coronavirus. (rke)

Le concours de dessin lancé par le Musée des beaux-arts du Locle et le quotidien «Le Temps» sur le thème du coronavirus a inspiré Leny Schneeberger (8 ans) qui a remporté le premier prix de la catégorie enfants. L’occasion de se plonger au cœur de sa famille à Court pour découvrir les dispositions qu’elle a prise durant cette période de crise. (Photo Roland J. Keller)