Portraits

40 ans d’amour pour l’enseignement

Edition N°27 - 10 juillet 2019

Les enseignants(es), de gauche à droite : Mary Zuercher, Mélanie Bernard, Nicole Criblez, Annelise Neukomm, Julie Pataki, Tiffany Joerin, Alexandre Mouche et Julien Reichen. (photo rke)

Honorée le 4 juillet dernier lors d’une émouvante cérémonie de fin d’année (classes 1H à 8H) de l’École primaire de Châtelat, Annelise Neukomm boucle quarante ans d’enseignement dans le même village. Un fait plutôt rare de nos jours pour cette jeune institutrice ajoulote tombée amoureuse d’une école, de ses élèves et de son mari Gilles, entrepreneur à Sornetan.

Elle est toute jeune lorsqu’elle postule à Châtelat. A 22 ans, Annelise Wälti ne se fait pas trop d’illusions: enseigner dans le Jura bernois venant de Courgenay est un défi. Nous sommes en 1975. Après ses études à l’Ecole normale de Bienne, la Jurassienne a passé toutes les étapes sous le regard des villageois. «J’ai dû me présenter à chaque citoyen, car c’est l’assemblée communale qui élisait les enseignants à l’époque. Ah, c’était toute une histoire! Ouf…», se remémore-t-elle. Mais, forte de son caractère jovial et convivial, elle a su convaincre par ses capacités et son enthousiasme. «Jusque-là, j’avais fait 25 postulations. Mais mon oncle et ma tante habitant Châtelat ont aussi contribué à me faire connaître dans le village.» Annelise se lance alors en pratique dans une classe unique à trois degrés avec l’instituteur d’alors, Daniel Boillat. Les villageois s’aperçoivent qu’ils ont déniché une perle rare – et fait le bon choix – tout comme Gilles Neukomm, un jeune entrepreneur de Sornetan, qui, lui, tombe éperdument amoureux de cette nouvelle enseignante pleine de ressources. Le mariage est prononcé en 1981. De là naquirent deux enfants, Richard (aujourd’hui responsable d’exploitation du centre d’entretien du Jura bernois pour l’A16) et Raphaël (qui reprend les rênes de l’entreprise familiale de transport, génie civil, maçonnerie construction, Neukomm SA).

«Trop chouette, les enfants !» 

En quatre décennies, Annelise Neukomm a donc vu défiler deux générations d’élèves et vécu beaucoup de changements comme les méthodes et les manières d’enseigner ou l’introduction de l’informatique. Quels ont été les plus beaux moments de votre carrière ? «Les fêtes de fin d’année, les courses d’école, le partage avec mes collègues et les travaux manuels pour la créativité.» A notre époque mouvante, nous sommes étonnés de votre longévité dans l’enseignement ? «Mais c’est parce qu’il y a toujours quelque chose de chouette et les enfants ont toujours plein de choses à amener!»

«Une professeure hors norme» 

L’institutrice, qui a fêté ses 64 ans, a donc été officiellement honorée et c’est non sans une certaine émotion que les élèves et tout le corps enseignant lui ont rendu hommage le 4 juillet dernier sur le parvis de l’école primaire. «Tu avais pour vocation l’enseignement, c’est certain. Tu n’as jamais baissé les bras, toujours développé de nouvelles idées, de nouveaux projets. Ta bonne humeur, ta créativité et ton énergie font de toi une professeure hors norme», a déclaré Alexandre Mouche, directeur de l’établissement scolaire. Un hommage amplement mérité.

Roland J. Keller

Trois départs, une admission

Touchée par le manque d’effectif, l’Ecole primaire de Châtelat, qui comptait jusqu’au 5 juillet dernier 43 élèves sur trois classes, a donc dû fermer sa classe enfantine (1H-2H). Les élèves restants iront dorénavant au Fuet. Outre le départ à la retraite d’Annelise Neukomm, Julie Pataki et Mélanie Bernard quittent également l’école pour d’autres destinées. Mais une nouvelle enseignante, Mary Zuercher de Tavannes, viendra combler l’effectif.

L’école, qui comprendra 32 élèves à la rentrée, devient de plus en plus amaigrie. Cependant,  un espoir demeure avec le projet d’un futur «Syndicat», qui, s’il est validé le 23 septembre, pourrait revoir une classe primaire complémentaire renaître.

(rke)

 

Les enseignants(es), de gauche à droite : Mary Zuercher, Mélanie Bernard, Nicole Criblez, Annelise Neukomm, Julie Pataki, Tiffany Joerin, Alexandre Mouche et Julien Reichen. (photo rke)