Portraits

Edition N°24 - 17 juin 2020

Le coronavirus n’a pas eu à ce jour de conséquences graves pour le marché cantonal des places d’apprentissage. Depuis le confinement, le nombre de contrats conclus augmente lentement, mais les entreprises sont toujours très désireuses d’accueillir des jeunes en formation : 7827 nouveaux contrats ont été signés jusqu’au 1er juin 2020, soit 5% de moins que l’année précédente (-416).

Le marché cantonal des places d’apprentissage est actuellement moins touché que ce que l’on craignait par les conséquences économiques de la pandémie de coronavirus. La grande majorité des jeunes en fin de scolarité avaient trouvé une place d’apprentissage avant la crise. Le confinement n’a pas stoppé le processus de recrutement. Les entreprises ont pu conclure de nouveaux contrats et donc investir pour former une relève qualifiée. Ainsi, le nombre de contrats d’apprentissage signés dans le canton de Berne (7827) n’est que légèrement inférieur à celui de l’an passé. L’engagement des entreprises formatrices est remarquable compte tenu des défis actuels.

Le poids de l’incertitude

Le nombre légèrement inférieur de contrats d’apprentissage au 1er juin s’explique sans doute par le fait qu’une partie des entreprises attendent la clôture de leurs comptes annuels à cause de l’incertitude économique ou que la crise du coronavirus a retardé ou entravé le processus de recrutement dans d’autres entreprises, notamment dans les métiers touchés par l’interdiction d’exercer ou ayant une importance systémique. Ainsi, le nombre de places d’apprentissage encore disponibles est nettement plus élevé que l’an dernier dans la coiffure, la gastronomie et l’assistance en soins et santé communautaire. Le portail cantonal pour les entreprises formatrices affiche actuellement 1731 places à pourvoir, soit 4,5% de plus qu’en 2019.

Contrats conclus plus tard dans la partie francophone

Le taux d’occupation des places d’apprentissage est généralement un peu différent dans la partie francophone et dans la partie germanophone du canton. Dans la partie francophone, les contrats sont souvent conclus plus tard, vers la fin de l’été pour le dernier tiers d’entre eux. Mais les grandes entreprises avaient déjà recruté de nouveaux apprentis avant le confinement. La demande de formation scolaire est plus élevée dans la partie francophone du canton, où cette voie d’apprentissage reste très appréciée. La demande de solutions transitoires est semblable dans les deux régions linguistiques. Beaucoup de jeunes s’inscrivent par précaution. Le nombre de places de formation a déjà été augmenté dans toute la partie francophone du canton. On saura combien de jeunes sont encore à la recherche d’une place d’apprentissage fin juin, lorsque les réponses au sondage auprès des élèves de dernière année auront été analysées.

Pour la Confédération et le canton de Berne, il faut continuer à aiguiller les jeunes vers une rentrée directe en formation afin qu’ils soient aussi peu nombreux que possible dans les solutions transitoires. Les autorités comptent pour cela sur les entreprises formatrices car l’apprentissage est mutuellement bénéfique et important pour l’avenir de la formation professionnelle. La Direction de l’instruction publique et de la culture invite les jeunes à la recherche d’une place d’apprentissage et les entreprises à poursuivre leurs efforts et à conclure des contrats chaque fois que possible. Pour éviter que la crise du coronavirus porte préjudice aux entreprises désireuses de dispenser des formations et aux jeunes à la recherche d’une place d’apprentissage, la Confédération a autorisé le recrutement de nouveaux apprentis aux entreprises ayant recours à des réductions de l’horaire de travail. De plus, les cantons ont prolongé le délai pour conclure des contrats d’apprentissage jusqu’aux vacances d’automne.

(cbe)