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Au royaume de la biodiversité

Edition N° 46 – 17 décembre 2025

Véritable plongeon au royaume de la biodiversité, le film « Du Grand Val au Petit Val » de Francis Hengy et Jonathan Contin propose des images époustouflantes de beauté et de précision croquées au fil des saisons. C’est une véritable ode à la nature qui oscille entre émerveillement et sensibilisation. (photo ldd)

Du Grand Val au Petit Val, LE film

Imaginez-vous la patience de ces deux hommes pendant des heures à l’affût, souvent tapis dans des positions inconfortables, fondus et confondus dans cette nature qui leur est si chère. Ils sont là pour capturer quelques instants futiles, souvent perturbés par vents et tempête ou sous une grosse tiaffe. Engoncés dans des gorges, des forêts, en équilibre sur des béquets ou à plat ventre, nos deux chevaliers de l’image ont, pendant plus de trois ans, préparé ce fragment de vie remarquable, ce film qui ne laissera personne indifférent. 

La région passée peigne fin

« Du Grand Val au Petit Val », est un film qui met en exergue le royaume de la biodiversité au fil des quatre saisons. Il a nécessité des heures et des heures d’observation, de photographies, de tournage, d’identification, puis de montage. Jonathan Contin et Francis Hengy ont passé par : Corcelles, Crémines, Grandval, Belprahon, Eschert, Moutier, Perrefitte, Petit-Val. Quoi de plus local pour ce film qui se veut pédagogique ! Du cincle plongeur au blaireau, du lynx à la libellule ou du renardeau à d’autres espèces discrètes, ils nous invitent à découvrir la magie d’un territoire encore préservé, à éveiller notre regard sur la richesse du vivant. C’est une véritable ode à la nature qui oscille entre émerveillement et sensibilisation, au travers des nombreux sentiers qui traversent gorges et cascades, avec une faune et une flore variée. 

Travail musical d’orfèvre

La partie musicale a été confiée à Alain Tissot qui en est également le narrateur. Le musicien a passé des heures à disséquer chaque bribe du film et le conduire à des effets sonores insolites, telle une goutte ou une feuille qui tombe, ou accompagner la course d’un chevreuil. Il a composé une musique, tantôt au piano, au violoncelle (Nathan Zürcher) ou à travers ses compositions inédites au synthé pour trouver les effets qui collent à chaque scène. Du grand art. 

Côté pédagogique, il fallait de la précision et de la nomenclature exacte de chaque espèce. C’est bien évidemment Jean-Claude Gerber qui fut pressenti, le grand spécialiste naturaliste, entomologiste et ornithologue passionné de notre région. Et pour les relations publiques, ce n’est rien moins qu’un ambassadeur qui s’y est collé : Jean-Daniel Ruch qui, rappelons-le, habite à Eschert. 

Les réalisateurs

Francis Hengy n’est plus vraiment à présenter. Ce vieux briscard a tellement de cordes à son arc qu’il serait pure gageure de les citer toutes. Spécialistes en macrophotographie terrestre et sous-marine, il compte plus de 2500 plongées à son actif ! En tant que réalisateur, il explore depuis plus de soixante ans les liens entre nature, industrie et territoire. Avec des films ayant pour thème les grues cendrées, la rosalie des Alpes, retour vers le futur, etc., il est reconnu par des institutions telles que le WWF, Pro Natura, LPO, et plusieurs festivals internationaux. Il a été notamment primé pour « Quand résonne le bois » et sélectionné à deux reprises au Festival du film animalier de Namur. A plus de 80 ans, il n’est pas près de lâcher sa caméra et sa table de mixage.

Jonathan Contin, quant à lui, a d’abord nourri une passion pour le football et la pêche sportive avant de se tourner vers la photographie. C’est au fil de ses randonnées dans la région, émerveillé par la richesse de la faune et de la flore locales, qu’il a vu naître une passion nouvelle et profonde pour l’image. D’un naturel discret, il consacre énormément de temps à l’observation, explorant sans relâche, à l’écoute des moindres indices et des traces de vie. 

Sa démarche, presque méditative, l’amène à patienter de longues heures à l’affût, par tous les temps, toujours accompagné de son thermos et de son casse-croûte. Pour lui la nature est une source inépuisable d’émotions, une conviction qui guide chacune de ses prises de vue et de ses aventures sur le terrain.

Grand prix du festival vert?

Le film « Du Grand Val au Petit Val » a été présenté au Festival du film vert et a été très apprécié par le comité de sélection. C’est ainsi qu’il fait partie des sept films finalistes sur vingt et un sélectionnés et 119 présentés. La sélection s’opère au niveau national, dont la portée s’étend dans toute la francophonie européenne. De quoi rêver au titre dont le lauréat sera connu en début d’année. C’est ce qu’on souhaite à nos deux compères qui ont réalisé leur film avec les moyens du bord face des productions avec des budgets faramineux.   Claude Gigandet

 

A L’AFFICHE
Royal de Tavannes: vendredi 19 décembre (20h), en présence des réalisateurs, samedi 20 décembre (14h), dimanche 21 décembre (14h), mardi 23 décembre (20h).
Ciné 2520 La Neuveville: dimanche 11 janvier (17h) en présence des réalisateurs.
https://www.regardsauvage.ch

« Du Grand Val » au Petit Val, une plongée dans l’univers fascinant de la faune sauvage et de la biodiversité. (photo ldd)
Rester à l’affût pendant des heures n’engendre pas de frustration lorsque cette patience est récompensée par des prises de vue époustouflantes. (photo ldd)

Véritable plongeon au royaume de la biodiversité, le film « Du Grand Val au Petit Val » de Francis Hengy et Jonathan Contin propose des images époustouflantes de beauté et de précision croquées au fil des saisons. C’est une véritable ode à la nature qui oscille entre émerveillement et sensibilisation. (photo ldd)