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Au second temps de la vague…

Edition N°45 – 2 décembre 2020

Avec la complexité du COVID-19, quels sont les enseignements à tirer de cette séquence que l’on désigne communément sous le nom de « deuxième vague » ? Sans minimiser l’aspect sanitaire que nous avons connu dès mars 2020, cette nouvelle phase a mis à jour des troubles comportementaux dus à l’isolement, l’anxiété et les soucis propres à chacune et à chacun face à l’inconnu. Les symptômes dépressifs se sont particulièrement développés auprès de la population, dans toutes les classes sociales, mais en touchant plus particulièrement les plus vulnérables d’entre nous.

Selon un sondage publié par la SSR le 6 novembre 2020, ce dernier indique que 51 % des personnes interrogées décrivent leur moral comme mauvais ou très mauvais contre 26 % au printemps, lors de la première crise sanitaire. De plus, la vie sociale s’est dégradée au sein de la famille, dans les relations de travail. On ne peut pas incriminer seulement le télétravail car tous les emplois ne sont pas égaux face à ces nouveaux chemins pour, au final, remplir son cahier des charges. Peu à peu, ces tensions vont engendrer des violences, à commencer par le cercle intrafamillial. Là également, les classes sociales les plus modestes ont été les plus exposées.

Avec la seconde vague, il n’a échappé à personne que le milieu hospitalier avait perdu une partie de son aura face à la majeure partie de la population. A mon sens, le soutien aux soignants, du professeur à ceux attachés aux tâches ingrates de nettoyage, doit se renforcer car la chaîne sanitaire ne doit pas et ne peut pas rompre. Il en va de la santé globale de tous ! On a également noté les annonces des sociétés pharmaceutiques Pfizer, Moderna et AstraZeneca quant à de futurs vaccins. La liste est loin d’être exhaustive et s’allonge sans cesse. Un épidémiologiste français n’y voit qu’« un marketing agaçant » de la part de ces sociétés qui engrangent des sommes prodigieuses. Il ne s’agit pas de contester la venue de ces vaccins mais de rappeler que ces premiers arrivés en phase 3 de développement doivent encore obtenir leur homologation auprès de la Food and Drug Administration (FDA) pour les Etats-Unis et auprès de Swissmedic pour la Suisse.

En conclusion, il s’agit avant tout de réussir cet épisode, sans relâchement quant aux règles de distanciation, de « surfer » avec intelligence et patience sur cette deuxième vague, car la route d’une vaccination à une échelle planétaire n’est pas encore à l’agenda mondial. 

Par Pierre Chevrier