Vice-championne romande élite et double championne jurassienne, Audrey Geiser vient d’intégrer le Cadre A de l’équipe de Suisse de saut. Après une saison canon, elle a reçu sa 2e wild-card pour le célèbre Concours hippique international de Genève (CHI) qui démarre le jeudi 12 décembre. Au sommet de la cavalerie !
Et hop, 2 mètres ! Audrey Geiser, 26 ans, a marqué les esprits fin septembre 2017 à Tavannes lors du fameux «six barres». En selle sur Walk for Glory, elle avait en effet franchi les six obstacles en ligne du manège «Lanz Jardin Horses Arena», devant la jeune Prévôtoise Diane Berger (Portland du Ter). Réservée aux cavaliers d’un très bon niveau, cette épreuve rarissime n’est pas forcément la plus coriace (malgré la hauteur), car le parcours amène les concurrents plus haut, progressivement, contrairement aux autres parcours avec davantage d’obstacles et oxers. Plus téméraire, le «six barres» booste les cavaliers à prendre davantage de risques. Comme Audrey.
22 victoires en 2017
Au terme d’une excellente saison 2017 – 22 victoires toutes catégories confondues (dont 6 classements jusqu’à 160 cm de hauteur) – la cavalière de Sonceboz-Sombeval est devenue vice-championne romande élite à Sion. «Cela n’a fait que renforcer mon envie de me battre pour atteindre l’élite», confie-t-elle. Puis, suite à une année 2018 mi-figue, mi-raisin, en raison d’une blessure au genou, elle s’est remise en selle mi-janvier, retrouvant son tonus avec une 3e place en Grand Prix (1m55) en Crête : «Pourtant, je pensais y aller mollo mollo, pas à pas, sans me stresser».
Et ça y va ! Audrey Geiser s’entraîne avec Thomas Balsiger, le papa de Bryan, aux écuries de Corcelles (NE). Parée pour gagner, elle entame alors une saison folle, s’alignant sur pas moins de 125 épreuves de concours. Rien que ça ! Et elle reprend de l’assurance surtout en Grand Prix (155 cm) : à Cheseaux (classée), à Maienfeld (Grisons, 6e), à Chalet à Gobet (2e) et à Chevenez (7e). Tout cela, grâce à son talent et sur sa jument de tête, Holiday X. Titrée deux fois au Championnat jurassien (2013 et 2016), tous ses résultats lui valent, pour la deuxième fois (après 2017), un ticket au CHI de Genève qui démarre jeudi prochain 12 décembre. Mais cette fois, elle s’alignera avec les meilleurs cavaliers mondiaux (lire encadré). Bigre ! Cela doit être impressionnant de rentrer sur le paddock d’un tel concours ? «Oh, que oui ! Quand la cloche sonne, je suis dans ma bulle et j’arrive à me mettre dans le bain. Cela donne une sacrée adrénaline, mais une adrénaline positive. Ça fout les frissons, mais ça motive ! Et tout ce monde applaudit, c’est unique…»
Une baraka remarquée
Cette baraka n’a pas échappé à Andy Kistler, le chef de l’équipe de Suisse élite qui l’a engagée dans le contingent helvétique avec les Jurassiens Steve Guerdat – toujours No 1 mondial –, Edwin Smits, Alain Jufer et Anthony Bourquard. Soit cinq régionaux parmi un team de 24 cavaliers ! «Excepté que je devrai évoluer dans quelques Grands Prix internationaux, ma nouvelle attribution ne va pas perturber beaucoup ma façon de vivre», souligne-t-elle. Educatrice spécialisée diplômée et administratrice de la Résidence Les Sources à Sonceboz-Sombeval, Audrey Geiser, qui habite depuis peu à Rossemaison avec son ami Guillaume Steulet, aura encore l’occasion de concourir dans des épreuves régionales. Désormais en élite helvétique, elle ne se prend pas la tête pour autant. Plutôt de la hauteur… toujours avec la même ardeur !
Roland J. Keller
Ses sept épreuves genevoises
Fidèle groom d’Audrey Geiser, la Française Mégane Conquet (de Reconvilier), ne sera pas de la partie à Genève. Elle est remplacée par la cavalière fribourgeoise Johanne Hermann, de Cortébert, qui monte régulièrement avec Audrey aux écuries Balsiger ainsi que sur les places de concours régionales. Les deux partent à Palexpo Genève mercredi prochain avec trois chevaux : Holiday X, Jordana van Het Velpedal (pour les épreuves relevées) et O’hara Els CH, une jument de sept ans de l’élevage familial, pour le prix de la FECH des jeunes chevaux suisses. Après une visite vétérinaire l’après-midi, Audrey prendra part, comme les autres, au parcours de reconnaissance de la piste (en trottinant) et les quatre jours suivants, jusqu’au dimanche, elle s’alignera lors de 7 épreuves (1m40 à 1m55), dont la Chasse (avec passage sur l’eau): «Je ne pourrai pas concourir dans le Grand Prix de dimanche et le Top-Ten (réd. : les dix meilleurs cavaliers mondiaux en lice) vendredi soir 13 décembre.» N’empêche que dans les autres épreuves, elle pourra quand même se mesurer avec des cracks : Steve Guerdat, Pius Schwizer, Martin Fuchs et bien d’autres. Pour elle, ce sera aussi le top.
(rke)
