Portraits

Bien gérer une année de transition

Edition N°47 - 18 décembre 2019

Roger Gerber: «Je ne courais pas après le poste de maire, mais la confiance témoignée par la population me procure une certaine fierté.» (photo Olivier Odiet)

Conseiller communal à Roches depuis six ans, Roger Gerber succèdera au maire sortant Yanick Christen à partir du 1er janvier 2020. Sa nomination est intervenue le 17 novembre dernier dans le cadre d’une élection libre. Ce forestier-bûcheron de 50 ans souligne qu’il ne courait pas après ce poste, mais le plébiscite des citoyens ne l’a pas laissé insensible et c’est avec un bel enthousiasme qu’il assumera sa fonction pour la législature 2020-2023. 

Entré en cours de législature au Conseil communal de Roches en remplacement de Pierre-André Allemann, Roger Gerber avait ensuite gagné le duel qui l’opposait à Isabelle Habegger lors des élections communales de 2015. Cette marque de confiance des citoyens s’est répétée le 17 novembre dernier lors de l’élection libre à la mairie. Il a obtenu 21 voix contre 12 accordés à son collègue du Conseil communal Arsène von Wyss. L’élection de Roger Gerber à la mairie laisse ainsi une place vacante au Conseil communal. Une élection complémentaire sera organisée en février 2020 pour désigner la candidate ou le candidat qui rejoindra Roger Gerber, Arsène von Wyss, Nicolas Buchser et Sébastien Wenger à l’Exécutif. 

Marge de manœuvre restreinte

«Avec un nouveau maire et un nouveau conseiller, on va forcément glisser vers une année de transition», explique Roger Gerber. «Lors de ces 12 premiers mois, on ne se lancera pas dans de nouveaux projets. L’objectif, c’est que chaque conseiller prenne ses marques et se sente à l’aise dans son dicastère. Dès la deuxième année, on passera la vitesse supérieure», explique-t-il. Si le successeur de Yanick Christen ne courrait pas après le poste de maire, pour reprendre ses propres termes, le plébiscite des citoyens ne l’a pas laissé de marbre. C’est avec le mordant qui le caractérise qu’il assumera cette fonction. «La confiance témoignée par la population me procure une certaine fierté. Je vais exercer mon travail de maire au plus près de ma conscience en étant parfaitement conscient que la marge de manœuvre de l’exécutif dans un petit village est somme toute assez restreinte», confie-t-il. «Et puis vous savez, je ne suis pas seul maître à bord. Le maire est le chef d’orchestre et les conseillers font la musique.» 

L’Exécutif prend soin de l’argent des contribuables»

Le fait de succéder à un maire aussi efficace que Yanick Christen est un défi audacieux, mais c’est aussi une chance puisqu’il laisse en héritage un état de santé éclatant. On en veut pour preuve l’excellente situation financière de la commune. «Ce constat est d’autant plus rassurant que nous avons dû consentir des dépenses importantes ces dernières années», poursuit notre interlocuteur. Malgré sa trésorerie enviable, le Conseil communal fait preuve d’une grande rigueur au niveau des dépenses: «On prend soin de l’argent des contribuables. Chaque clou est compté», relève-t-il. Quand on demande à Roger Gerber d’émettre un souhait pour son village, il n’est pas emprunté au moment de répondre: «C’est de pouvoir accueillir des nouvelles familles pour assurer la relève», souligne-t-il. L’école a certes fermé ses portes il y a quelques années, ce qui a constitué un coup dur sur le moment, mais le futur maire ne dramatise pas la situation pour autant: «C’était un mal nécessaire. Pour les enfants, c’est plus facile d’être scolarisés à Moutier dès l’école enfantine plutôt que d’être parachutés à l’école secondaire sans avoir de véritables repères. En plus de bénéficier d’un enseignement de qualité, les écoliers sont pris en charge par le bus scolaire et ça fonctionne bien. On ne peut surtout pas se plaindre de cette situation.» 

Olivier Odiet 

Roger Gerber: «Je ne courais pas après le poste de maire, mais la confiance témoignée par la population me procure une certaine fierté.» (photo Olivier Odiet)