Hormis la météo, aucune ombre n’est venue ternir l’édition 2022 du Marché d’automne mis sur pied samedi dernier dans le cadre bucolique de Champoz. Selon les organisateurs, entre 2500 et 3000 personnes ont bravé le froid et la pluie pour s’immiscer joyeusement dans un univers fertile en qualité et en authenticité. A l’heure du bilan, le président du comité Joan Stoller s’est déclaré ravi d’avoir enregistré une fréquentation de cette ampleur compte tenu des conditions climatiques guère propices au déroulement de réjouissances à ciel ouvert.
Les sourires lumineux esquissés sur les visages de fêtards euphoriques contrastaient singulièrement avec la grisaille météorologique, samedi dernier, à Champoz. Pour mieux mesurer ce saisissant paradoxe, il faut souligner ici que cette manifestation jouit d’une telle notoriété que même un vent à décorner les bœufs ne suffirait pas à décourager les fervents admirateurs de cet événement automnal bien ancré dans les esprits. D’abord un brin sceptique à l’idée d’affronter Dame météo et ses caprices, le soussigné a pris un réel plaisir à se frayer un passage dans ce parcours jalonné par des stands plus éblouissants les uns que les autres. Se sont encore ajoutées à notre bonheur des rencontres d’une richesse rare avec des pèlerins alliant enthousiasme, curiosité et bonne humeur. Après avoir découvert les trésors de l’artisanat et savouré les irrésistibles produits du terroir sans modération ou presque, il restait encore à oublier le froid par les… shows.
L’eau et le… Bonvin !
Le premier à nous tomber sous la pupille s’est tenu dans la cantine du Ski-Club avec la famille Beuchat, de Court, alias ROCK TRADITION. Un bon vieux folklore suisse radicalement dépoussiéré pour que les jeunes y trouvent aussi leur compte. Bref, un registre qu’on apprécie sans jamais s’en lasser. Sans parapluie, notre chemin s’est poursuivi sous l’eau pour goûter à du… Bonvin. Paul Mac, pour les intimes. Vaillant, brillant, élégant : sa prestance reste intacte depuis sa dernière apparition à Champoz, en 2008. Avec ses excellents musiciens, il a offert un double concert de très haute tenue. De Johnny à Deep Purple en passant par d’autres stars des années de gloire, différents styles ont été visités avec talent et humilité. De quoi combler ses nombreux fans, aux anges. Qui pour succéder à cette belle brochette d’artistes, nous direz-vous ? Stefan Roos. Un habitué des plateaux TV en Suisse alémanique, mais encore trop méconnu en Romandie. Avec son tube « Cervelat », il a mis le public en appétit dans la cantine de la Société de tir. Passé maître dans l’art d’enflammer les foules, le chanteur grison a fait monter la mayonnaise par le biais d’une stratégie simple mais efficace : une ferveur à toute épreuve. On peut aimer ou pas. Reste qu’à l’applaudimètre, le résultat ne le fait surtout pas rougir.
Partie officielle marquée par la présence du gratin politique
Contacté dimanche matin à l’heure du petit déj, le président du comité d’organisation Joan Stoller n’était pas encore descendu de son petit nuage : « Nous avons connu une magnifique édition malgré le temps maussade. Ma plus grande satisfaction se situe au niveau des exposants puisqu’ils sont déjà nombreux à m’avoir assuré leur participation pour l’année prochaine », explique-t-il. « Le fait d’avoir pu réunir deux membres du Gouvernement bernois, soit la présidente Christine Häsler et Pierre Alain Schnegg, à la partie officielle est une excellente chose. Ce volet politique est également suivi par des membres de la députation et du CJB toutes tendances confondues. C’est un « plus » non négligeable pour notre marché. » Dans les cantines, le thé est parti en très grande quantité alors que la bière s’est écoulée péniblement. Reste à espérer que tout rentre dans l’ordre l’année prochaine.
Olivier Odiet