Parce que les vitraux de Philippe Robert le valent bien, la paroisse réformée de Haute-Birse a choisi l’année de leur centenaire pour mettre sur pied une série d’événements culturels et musicaux qui redonneront la fraîcheur de sa jeunesse à la vénérable église de Chaindon.
Le week-end prolongé de Pâques sera l’occasion rêvée d’ouvrir les feux de la plus magistrale des manières avec la programmation de la Misatango pièce pour chœur, soliste et orchestre. «Créée par le compositeur Martín Palmeri, c’est l’une des œuvres actuellement la plus jouée dans le monde entier. L’initiative de ce concert en revient à Isabelle Gueissaz, directrice du chœur paroissial AltaAura. Le chœur sera accompagné par sept musiciens et musiciennes professionnels régionaux et dirigé par le chef d’orchestre imérien Philippe Krüttli. Les concerts seront un des événements phares des festivités», indiquent les organisateurs.
La Misatango est une œuvre composée par Martín Palmeri en 1965. Elle reprend la structure classique de la messe en latin. Une musique argentine à la fois savante et populaire inspirée d’Astor Piazzola. Ce serait la pièce la plus jouée actuellement dans le monde.
Les solistes sont la soprano Isabelle Gueissaz, par ailleurs à l’origine du projet, Anne Chasseur pianiste et organiste titulaire de la paroisse réformée de Haute-Birse, Daniel Perrin au bandonéon à qui on doit les arrangements de la pièce, Mihai Frâncu et Paule Zumbrunnen les deux violonistes, Davide Montagne alto, Nathan Zürcher violoncelle et Ruben Degado à la contrebasse.
Tombé jeune dans la marmite
L’importance de cette programmation ne doit pas faire oublier qu’à l’origine de cet enthousiasme, c’est le centenaire des extraordinaires vitraux de Philippe Robert qui a tout déclenché.
Les Robert, c’est une dynastie de peintres qui débute avec Léopold Robert. On dit de Philippe Robert qu’il est un autodidacte même si ce fils de Léo-Paul Robert est forcément tombé tout jeune dans la marmite. Dès ses débuts, on lui doit les aquarelles rigoureuses qui ont illustré le livre Flore alpine écrit par Henri Correvon. Il a peint des fresques, en particulier dans sa ville natale de Bienne, notamment à l’hôpital Wildermeth et dans la salle d’attente de la gare. « Même si on n’en a pas la preuve, on peut supposer que la remarquable fresque de la gare a été tellement admirée dans la région que Philippe Robert a été choisi pour réaliser les fresques et vitraux lors de la rénovation de l’église de Chaindon en 1925 », estime l’historienne de l’art Nicole Quellet-Soguel.
C’est elle qui, avec sa collègue Anne Schield, décryptera l’œuvre de Philippe Robert le samedi 13 septembre.
Ce ne sera qu’une partie des nombreuses manifestations prévues, dont celle du 25 mai, quand Otto Schäfer parlera de botanique, de théologie et d’écothéologie accompagné à l’orgue par Anne Chasseur. A la fois théologien et biologiste, Otto Schäfer est chercheur associé à l’université de Strasbourg, il est un grand connaisseur des œuvres des Robert et auteur de l’ouvrage titré Les peintres Robert, précurseurs de l’écothéologie actuelle. Prometteur ! Blaise Droz
L’entrée sera libre pour toutes les manifestations, une collecte à la sortie permettra à chacun de participer selon ses moyens. Des renseignements détaillés figurent sur le site www.par8.ch