Actualités, Culture

Cent-vingt bougies soufflées dans l’allégresse

Edition N°43 – 20 novembre 2024

Philippe Fallot a su redonner une formidable dynamique au Chœur Allegretto de Bévilard. (photo Blaise Droz)

Le 6 mars 1904, le Chœur d’église, paroisse de Bévilard a été fondé par une poignée d’amoureux de la musique. Bien plus tard, en 2017, il a été renommé Chœur Allegretto après bien des morceaux d’histoire que les membres actuels se sont fait un plaisir de conter et de chanter samedi et dimanche à la Salle communale de Malleray.

Samedi prochain 23 novembre, ils iront promener leur balluchon à la salle de paroisse de Grandval (20 h), puis dimanche 24 novembre dans la salle du Cheval Blanc à Lamboing (17 h). Dans l’ensemble, les chansons seront les mêmes à de petits détails près. En revanche, plutôt que de raconter théâtralement l’histoire de la chorale, les concerts du week-end à venir comporteront des interludes de Fanny Kaenzig (cor des Alpes) et de Marie-Claire Charpilloz (piano).

En terres valbirsiennes, les intermèdes ont été confiés au comédien Fabrizio Vacirca et à plusieurs membres de la chorale qui ont produit des sketches toujours en lien avec l’histoire de la chorale. C’est ainsi que les nombreux spectateurs qui se sont pressés dans la salle de spectacles ont appris qu’à sa création, le chœur demandait à ses membres de s’acquitter d’une cotisation de 10 centimes par mois. Trop peu, estime-t-on en 1913, puisque la cotisation double. En 1934 on se trouve à nouveau trop pauvre et on passe de 20 centimes à 30 centimes mensuels. Diable, la chorale s’en trouve fort inspirée et chante avec des paroles remaniées le tube avant l’heure d’Aristide Bruant « Je cherche fortune autour du Chat noir. »

Un filleul comblé

L’histoire du Chœur d’église comporte un élément particulièrement sympathique qu’ont très bien raconté le narrateur et les acteurs. En 1924, le chœur s’est déplacé à pied jusqu’à Sornetan avec le pasteur qui allait y donner le culte. Sur le chemin du retour, ils ont fait halte sur la montagne dans la ferme de la famille Moser. Ce couple qui venait d’avoir un enfant ne manqua pas de remarquer la présence du pasteur parmi ces marcheurs. Ils lui demandèrent de baptiser leur petit Marcel et dans la foulée le chœur fut promu parrain du nouveau-né. Pendant les années suivantes, les parrains se montrèrent dignes de leur engagement et Marcel Moser reçu du chocolat, des souliers et finalement un beau costume pour sa communion. Quelle belle histoire dite en alternance avec les chansons dont l’inévitable « Prendre un enfant par la main » d’Yves Duteil. La jeunesse précisément n’était pas en reste puisque les élèves de Silvia Re ont offert à leur tour un magnifique intermède, démontrant que le chant choral n’est pas près de mourir à Valbirse.

Quelques anecdotes historiques plus tard, les membres du chœur ont dit leur bonheur d’être dirigés depuis 2012 par Philippe Fallot qui a su redonner une impulsion favorable à cette organisation qui avait subitement perdu nombre de ses membres. Désormais, ils sont une vingtaine de chanteuses et de chanteurs qui donnent du bonheur et se font plaisir en produisant des chants de grande qualité. On notera pour conclure que l’accompagnement a été très brillamment assuré par Anne Chasseur au piano pour un résultat vraiment magnifique.

Blaise Droz 

Philippe Fallot a su redonner une formidable dynamique au Chœur Allegretto de Bévilard. (photo Blaise Droz)