C’était son troisième tournoi européen, certainement pas le dernier. Cette fois-ci, pas de médaille : en effectuant un revers sauté en double, le dos de Jonas aurait fait « crac ». C’est une contracture, rien de grave mais assez pour l’obliger à abandonner en demi-finale et à prendre 4-5 jours de repos. Qui sont bien mérités : cet été, les compétitions se sont enchaînées à un rythme soutenu, soit environ trois semaines intensives de jeu. Jonas, qui a l’habitude de quatre entraînements par semaine (qui vont bientôt passer à cinq), a supporté la fatigue autant qu’il a pu. Ses parents Jessy et Gabrielle, d’anciens joueurs de tennis, ont été là pour l’encadrer et juger avec lui les limites à ne pas dépasser. « C’était l’occasion pour lui de vivre plein de nouvelles émotions, et d’apprendre à les apprivoiser. Même s’il a déjà participé a beaucoup de tournois ici et là, au Championnat suisse, il y a quand-même quelque chose de plus prestigieux, et la structure est très différente », confie le père, qui joue également le rôle de coach auprès de son fils.
Une lente ascension
Sur les circuits suisses comme européens, auxquels il participe en parallèle, Jonas joue la plupart du temps dans la catégorie U12, c’est-à-dire avec les moins de 12 ans. Ses adversaires ont souvent une année de plus que lui, ce qui n’empêche pas le jeune tennisman de se démarquer. Afin de monter en difficulté, il joue (et gagne) aussi depuis quelques temps dans la catégorie des moins de 14 ans. Ses efforts payent, et petit à petit, une structure de futur pro se met en place : le Prévôtois est suivi par la Fédération de tennis et par l’Académie Suisse Tennis de Neuchâtel, où il s’entraîne en plus des clubs de Porrentruy et Moutier. Ce suivi, qui devrait s’élargir au fil de la carrière de Jonas, permet pour l’instant aux parents de financer une petite partie des frais de déplacement, d’inscription et de matériel. Cependant, ces subventions viennent avec des conditions et ne couvrent que le 10 à 20 % des coûts nécessaires. C’est pourquoi la famille Waelti a monté une collecte de dons, qui s’adresse à toute personne intéressée à aider ponctuellement voire à sponsoriser leur fils. En effet, ce dernier voit loin, et espère un jour atteindre le niveau de ses idoles dans le milieu, Dominic Thiem et Jannik Sinner.
Ses parents, bien que très fiers, gardent la tête froide : « En gagnant les Championnats suisses il a ouvert une porte, mais il y en a encore cinquante à ouvrir derrière. C’est une étape… De notre côté, on essaye de lui donner la chance d’exploiter son talent et son potentiel au maximum. Et on verra ce que ça donne. Tant qu’il est motivé, on lui a dit qu’on ferait tout ce qu’on peut pour l’accompagner. »
Continuer une vie normale
Mais malgré ses prouesses sportives, Jonas est encore très jeune. A l’heure qu’il est, il a effectué ce qu’on espère être une heureuse rentrée en 7H. Ses matières préférées sont les maths et le sport, et il aime les jeux vidéo et retrouver ses amis à la piscine par exemple, où il a filé juste après l’interview. A l’école, s’il dispose de dispenses pour s’entraîner, il doit rattraper les cours qu’il a manqués. En bref, il mène une vie normale, ce qui tient à cœur à ses parents. Le tennis prend certes une grande partie de leur vie à tous, y compris à la grande sœur de Jonas qui ne s’intéresse que très peu à ce sport, mais peu à peu, l’écolier atteint un âge où il se débrouille seul, par exemple pour se rendre à Neuchâtel en train ou lors de délégations tennistiques à l’étranger. Il dit d’ailleurs préférer ces voyages, lorsque ni son papa ni sa maman ne sont là. C’était cette dernière qui l’entraînait, à ses débuts : « Depuis tout petit, Jonas était sur le terrain avec nous. Il a réellement commencé vers l’âge de 5 ans. » Dans sa chambre, entre posters et dédicaces de grands champions du tennis, se trouve une armoire remplie de médailles, de coupes et de reliques importantes pour Jonas. Ravi de ses précédents résultats, il espère rafler quelques médailles de plus lors des championnats d’hiver. On lui souhaite de tout cœur bonne chance !
Tamara Makarov