Actualités

Coup de chaud sur Davos

Edition N°8 - 26 février 2020

Pierre Chevrier

Il y a un mois, le 50e Forum économique mondial (WEF) fermait ses portes à Davos. Parmi les invités, les deux vedettes les plus polarisantes et les plus clivantes ont été l’activiste du climat Greta Thunberg et le président américain Donald Trump. 

Contrairement aux Internationaux de tennis à Melbourne, aucun choc entre ces deux têtes de série! Ils se sont répondus par conférence et de façon distincte: Greta s’est adressée au monde qui brûle en martelant ses propos et roulant des yeux furibards tandis que Donald a tenté de convaincre, par ses résultats économiques, son électorat. On pourrait penser qu’il s’agit là, outre les idées, d’un conflit générationnel? Que nenni, Greta, en qui certains reconnaissent une Jeanne d’Arc en puissance, est capable de rassembler aussi des supporters parmi les anciens. Le plus connu en Suisse est certainement notre prix Nobel de chimie 2017, Jacques Dubochet. Ils ont en commun déjà une chose, l’amour des bonnets tricotés et informes dont l’on se couvre de préférence pour descendre la poubelle en hiver.

Exaspération réciproque 

Donald et Greta ont cependant un point en commun, ils ne changent pas physiquement: pas un fil d’argent ne vient se mêler à sa mèche orange chez le premier; silhouette menue sans formes arrondies pressentant la femme en devenir chez la seconde. Ils sont les deux devenus des icônes s’adressant chacun à leur propre monde, leur propre camp. Ceci explique l’exaspération réciproque allant jusqu’à la haine dans le camp adverse. Pour ma part, je déplore ces mondes parallèles sans volonté de consensus, de pragmatisme et surtout d’échange. Chacun peut avoir son monde mais n’oublions jamais que nous sommes tous embarqués sur la même planète.

Pierre Chevrier