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« Croquez la vie ! » dit le croque-mort !

Edition N° 47 – 20 décembre 2023

Les intervenants au point presse du jeudi 14 décembre, François Vorpe (à gauche) et Nicolas Sjöstedt. (photo oo)

« Je ne juge pas, je constate ! » Cette petite phrase, François Vorpe l’a répétée plusieurs fois lors du point presse organisée le jeudi 14 décembre à l’Auberge de Bellelay en présence de Nicolas Sjöstedt et Christophe Weber, représentants des éditions Chez Yvette. 

« La vie est le plus beau cadeau du monde »

Les bouleversements survenus dans cette profession durant la période Covid ont donné lieu à de véritables scènes de théâtre dans les églises. Au point de ne plus trop savoir s’il fallait en rire ou en pleurer. Les restrictions, les désinfections, la méfiance, la vaccination, la limitation du nombre de personnes aux obsèques et les situations rocambolesques et improbables comme, par exemple, le refus d’un pasteur de se rendre à une cérémonie funèbre en raison de son obésité sont autant d’éléments qui ont conduit François Vorpe à prendre la plume. Non pas pour se muer en donneur de leçons, ce n’est pas le genre de la maison, mais simplement dans le but d’évoquer le ressenti d’un homme comme les autres, d’un papa et d’un grand-papa : « La vie est le plus beau cadeau du monde et l’humain peut en être reconnaissant », écrit-il notamment dans la dernière page de son ouvrage. 

Affecté par la banalisation des non-cérémonies  

Amoureux de son métier comme au premier jour, François Vorpe se déclare affecté par le fait que la période Covid a mené à la banalisation des non-cérémonies. « Ce phénomène existait déjà, mais la pandémie a nettement accéléré cette philosophie de pratique », relève-t-il. « J’estime qu’il est très important de prendre du temps pour dire adieu, mais c’est exactement le chemin inverse qui se dessine. Je me souviens par exemple d’avoir reçu le livret de famille d’une personne résidant dans un home et dont les membres de la famille, partis en vacances aux Caraïbes pour trois semaines, n’ont pas souhaité être dérangés en cas de décès. » Selon François Vorpe, il est même assez fréquent qu’on lui demande d’aller déposer les cendres d’un défunt au cimetière du souvenir via la formulation d’une phrase pour le moins élégante : « On a autre chose à faire. » Pour conclure le chapitre des anecdotes, on ne peut s’empêcher d’y glisser cette véritable pépite, soit une veuve disant à sa famille qui l’entourait en parlant de son mari : « Quelle chance qu’il soit mort après minuit ! » Une autre personne lui a demandé pourquoi ? Et la veuve de répondre : « Avant minuit, c’était le trente et un et après minuit, c’est le premier
du mois ce qui me permet de toucher ma rente de vieillesse pour le mois qui vient ! » Curieux sens des priorités… 

Publié aux éditions Chez Yvette, le livre « Il est urgent de ne pas mourir » est tiré à 1000 exemplaires. Une formidable idée cadeau pour les fêtes. L’ouvrage est disponible dans les librairies de la région. 

www.chez-yvette.com 

Olivier Odiet        

 

Vocation rime avec passion

François Vorpe est né le 18 février 1953 à Sombeval d’où sa famille paternelle est originaire. Il effectue toute sa scolarité à Sonceboz-Sombeval. A 16 ans, il embrasse un apprentissage dans une menuiserie offrant des services de pompes funèbres. A la fin de son apprentissage, il complète sa formation à l’Ecole suisse du bois pour obtenir une maîtrise fédérale du métier de menuisier. A 22 ans, François Vorpe se met à son compte en tant que menuisier et entrepreneur de pompes funèbres. « Mon métier de croque-mort est pour moi une réelle vocation et une passion », déclare François Vorpe qui, pour résumer le tout, affirme simplement à chacune et chacun « qu’il faut prendre soin de la vie car elle le mérite bien. »

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La mort reste tabou

Selon François Vorpe, « le Covid a apporté des questions sans réponses et aussi d’autres doutes. On pouvait presque constater que durant cette période de pandémie, le Covid avait pris le monopole de la mort. Les gens qui parlent très librement à l’approche de leur propre mort, évoquent majoritairement qu’ils n’ont pas peur de mourir, mais peur de souffrir ou même selon certains témoignages de « crever » ! Oui, il est urgent de ne pas mourir et, de surcroît, urgent de vivre en s’inspirant de cette philosophie :

– Apprendre du passé

– Vivre le présent

– Imaginer l’avenir et le devenir

La plénitude de l’être c’est d’être perpétuellement dans le rôle de tout anticiper.

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Les intervenants au point presse du jeudi 14 décembre, François Vorpe (à gauche) et Nicolas Sjöstedt. (photo oo)