Il n’œuvre pas sur des chantiers et pourtant c’est un expert en constructions… en Lego. Denis Mosimann a transformé son appartement en une mine d’or pleine de constructions en briques, montées selon des notices ou selon sa propre créativité. Une passion sans limite pour un jouet sans limite.
A peine entré dans le domicile de Denis Mosimann situé sur les hauteurs de Bévilard, difficile de ne pas sourire. Moi-même grand passionné de la marque Lego, je ne peux rester de marbre devant les magnifiques véhicules en briques exposés dans le salon. Sur la table est d’ailleurs en train de prendre forme une Lamborghini Sián FKP 37 minutieusement montée par son propriétaire. De la gamme Technic, ce modèle donne du fil à retordre au collectionneur de 56 ans qui peut au moins prendre son temps pour la construire. Actuellement en arrêt de travail, ce décolleteur de métier se consacre pleinement à sa passion qui a germé alors qu’il n’avait que trois ans : « J’ai fait ma première expérience avec des briques simples puis, avec les années, j’ai commencé à renouveler les gammes de ma collection. Maintenant, j’en suis fada. »
Des briques et des trains
Une passion qui a par la suite déteint sur le fils de Denis Mosimann, lui aussi grand collectionneur. Ils partagent ensemble le même intérêt pour les trains Lego, mais pas n’importe lesquels. Denis Mosimann ne s’intéresse que très peu aux modèles que l’on peut actuellement se procurer en magasin. Ce qu’il recherche, lui, ce sont ceux sans piles roulant sur des rails fait de plastique et de métal. « Je m’intéresse à ceux sortis entre les années 1965 et 1990 à 12 volts. Ils avaient à l’époque des frotteurs qui faisaient avancer les trains », précise le collectionneur en parlant de ses modèles préférés.
Des jouets d’antan dont le charme prend indiscutablement sens lorsque Denis Mosimann m’invite dans sa « caverne d’Ali Baba ». Non seulement les modèles de véhicules de toutes les formes et de toutes les tailles y sont légion, mais en plus une impressionnante maquette de ville domine la pièce. Entourée par les chemins de fer susmentionnés, cette cité de briques comporte des bâtiments achetés en magasin mais aussi des constructions nées de l’imagination du collectionneur de Bévilard. « Ce qui est bien avec les Lego, c’est que l’on peut aussi créer sans plans. C’est ce qui m’a toujours intéressé. »
Trop n’est jamais assez
Vient maintenant la question fatidique face à une telle quantité de briques assemblées et exposées : combien de sets Lego Denis Mosimann possède-t-il ? Lui-même ne saurait le dire. Il estime néanmoins en avoir pour plusieurs dizaines de milliers de francs. Pas franchement étonnant lorsque l’on sait qu’il s’en procure de nouveaux régulièrement, qu’il s’agisse de modèles fraîchement sortis en rayons ou de jouets plus vintage. D’ailleurs, avis à tous ceux et celles qui ne veulent plus de leurs vieilles briques et songent à la poubelle : Denis Mosimann se dit preneur. En revanche, il n’est lui-même pas du genre à vendre des pièces de sa collection, même si certaines d’entre elles ont considérablement pris en valeur : « Je n’ai plus les boîtes de certains de mes premiers Lego. Elles ajoutent pourtant de la valeur à ces derniers. Voilà pourquoi je veille maintenant à toutes les conserver. Jamais on n’aurait pu penser à l’époque que les Lego atteindraient des sommes pareilles avec leur boîte d’origine. » Une hausse des prix qui ne rend pas la chasse aux bonnes affaires plus simple, même si notre collectionneur aguerri ne démord pas dans ses recherches. Il compte d’ailleurs transformer d’ici peu une seconde pièce de son appartement en chambre pour Lego. D’ici là, il lui reste encore à terminer sa Lamborghini pour ensuite s’attaquer au Titanic et au mythique Poudlard Express, à savoir une ancienne locomotive.
Louis Bögli
