Portraits

Départ en fanfare aux USA

Edition N°15 – 17 avril 2024

Jean-Pascal Wisard a mis le drapeau de Grandval dans ses valises : « C’est pour donner envie aux Américains le goût du fédéralisme. » (photo Roland J. Keller)

Jean-Pascal Wisard quitte Grandval pour un perfectionnement professionnel de six mois et plus à Boston. Très impliqué dans la commune au niveau associatif et politique, le célibataire de Grandval part avec conviction et détermination. Mais toujours avec le cœur à l’ouvrage…

Il aime les chiffres, adore les comptes et c’est un passionné de technologie ! A 31 ans, Jean-Pascal Wisard possède un solide bagage derrière lui, autant professionnel que culturel. Né le 3 septembre 1989 à Farnern, dans la Haute-Argovie du canton de Berne (vers Niederbipp), le fils de Jean-Daniel et Christine grandit dans une famille imbibée de Suisses allemands. A 8 ans, il vient s’établir à Grandval. Enfant du village, son papa travaillant à Bienne, il eut été en effet plus commode de s’approcher de sa famille. Là, Jean-Pascal Wisard y passe son école primaire, puis secondaire à Moutier. Avec cette transition, vous êtes un parfait bilingue ? «Oui. Je maîtrise aussi bien le bon allemand que le dialecte. D’ailleurs, je ne regarde la télé qu’en allemand !», souligne avec humour le jeune homme. Représentant commercial dans la connectique dans des entreprises de Brügg et de Delémont, son père lui transmet alors le virus de la technique et de la logistique. Avec une maman Suisse allemande, de Farner justement, Jean-Pascal s’assure ainsi de bonnes références pour rentrer dans le milieu bancaire.

Analyste, réviseur et superviseur

Après son apprentissage au Crédit Suisse, il obtient un CFC avec maturité intégrée en tant qu’employé de commerce. Puis il empoche un Bachelor (MBA) en administration et business (avec spécialisation en finance) à la Haute école spécialisée de Suisse occidentale. Son parcours se poursuit à l’Université de Neuchâtel où il obtient un certificat avancé (CAS). Son premier job, il le passe durant huit ans dans deux fiduciaires (Fideli/Figema) comme responsable de mandats et réviseur, avant d’être engagé chez Tectri à Court. Pourtant, entre finance et technique, il y une marge pragmatique ? «Certes, j’aime la rigueur et l’analyse, mais comme j’avais un cursus bancaire et comptable très carré et dicté, j’ai voulu m’impliquer dans le domaine industriel, car j’ai toujours été passionné par le progrès technologique, surtout l’automatisation.»

Une occasion rêvée de partir

Responsable finances et comptabilité durant plus de 6 ans dans cette entreprise, Jean-Pascal Wisard a récemment annoncé son départ de la commune pour un stage professionnel de six mois aux USA, à Boston. C’est une sacrée surprise ! «Oh, j’ai toujours rêvé de m’évader. Non pas pour réaliser un tour du monde, mais pour me perfectionner professionnellement», souligne-t-il. Du coup, comme Tectri fait partie du groupe international Acrotec, une opportunité s’est offerte à lui pour un poste dans le domaine de la représentation. Jean-Pascal Wisard n’a pas peur des contraintes sanitaires. Il devra subir un test Covid à son arrivée chez l’Oncle Sam, puis une quarantaine de 10 jours : «Je me réjouis de commencer de travailler en ligne une fois sur place. Mon VISA dure 6 mois et je dois le renouveler sur place. J’espère pouvoir rester bien plus longtemps.»

Un petit pincement au cœur

Le citoyen de Grandval quitte le village l’esprit plein d’enthousiasme, mais avec un petit pincement au cœur quand même, car il est très impliqué dans la vie communautaire. A savoir, entre autres : caissier du Syndicat du goudronnage de la nouvelle route du Raimeux, membre du comité de sauvetage du Téléski de Grandval, secrétaire général du Championnat du monde de trial (en 2012), initiateur du projet de fusion des communes du Cornet et président d’organisation du 100e anniversaire de la Fanfare de Grandval, dont il est resté un musicien accompli.

En fanfare, mais pas dans l’avion

Sans oublier votre poste de conseiller municipal que vous quittez un peu abruptement. «Oui, mais j’avais signalé mon désir de m’expatrier dès le début de mon mandat. Jusqu’aux prochaines votations en novembre, j’aurai quand même réalisé plus de trois ans et demi dans la commune. Pour le peu de temps qu’il reste jusque-là, mon poste ne sera pas repourvu.»

Son grand jour est arrivé. Jean-Pascal Wisard ne pourra pas embarquer
avec lui son instrument de musique. «Mais les refrains seront toujours dans mon cœur !».

Roland J. Keller

Jean-Pascal Wisard a mis le drapeau de Grandval dans ses valises : « C’est pour donner envie aux Américains le goût du fédéralisme. » (photo Roland J. Keller)