La peur est mauvaise conseillère, dit l’adage. Vouloir la propager par le biais de banderoles dans le dossier ô combien tendu de la réorganisation des pompiers dans la région prévôtoise est une action que le commandant des Sapeurs-pompiers du Cornet Jérôme Ganguin déplore, la redistribution des cartes en la matière, opérée en lien avec le départ de Moutier dans le canton du Jura, méritant un éclairage plus fouillé que quelques mots sur un calicot. « Le fait d’avoir pu compter sur le CRISM pour arriver quasiment en même temps que nous sur les lieux d’un sinistre était quelque chose d’exceptionnel et maintenant nous allons simplement retomber dans la normalité », relève-t-il. « Vous savez, l’Assurance immobilière du canton de Berne ne pouvait pas se permettre de prendre une décision de cette importance à la légère. Elle a donc pesé le pour et le contre avant de confier certaines missions aux corps de Tramelan et d’Erguël pour l’hydrocarbure. Les Sapeurs-pompiers du Cornet disposent d’un système d’intervention efficace pour assurer pleinement leur mission avant l’arrivée des renforts. Il faut savoir aussi que l’on se prépare à cette nouvelle situation depuis de nombreux mois en ayant effectué des exercices avec les deux centres de renfort concernés. On ne s’est donc pas croisé les bras jusqu’au 4 février dernier, date de l’entrée en vigueur du nouveau régime. »
Un territoire riche en spécificités
Englobant les villages de Belprahon, Corcelles, Crémines, Grandval, Elay, Eschert et Roches, le Syndicat de communes des Sapeurs-pompiers du Cornet est placé sous la présidence de Walter Habegger qui coiffe également la casquette d’officier au sein de l’Etat-major. « Il me semblait important de bien séparer les fonctions avec l’opérationnel d’un côté et le relationnel avec les communes de l’autre », explique Jérôme Ganguin. Le corps des Sapeurs-pompiers du Cornet est scindé en cinq groupes alertés par la centrale de Bienne en fonction du niveau de gravité de l’alarme. La nature de ses interventions sont les suivantes : le feu, les éléments naturels, l’hydrocarbure, les secours routiers, l’assistance technique, le sauvetage d’animaux, les feux de forêt et de végétation. En revanche, le corps n’intervient plus pour la destruction des nids de guêpes et d’abeilles. Avec une flotte de trois véhicules d’intervention (un tonne-pompe, un véhicule de transport pour la logistique et un véhicule pour la protection respiratoire et le matériel), le service de défense du Cornet dispose d’un équipement roulant optimal pour le territoire à couvrir et ses spécificités (grande superficie, chemins escarpés, habitations isolées). On précisera encore que les Sapeurs-pompiers du Cornet comptent dix dames dans leurs rangs pour un effectif total de quarante-six astreints, dont de nombreux jeunes. Lorsqu’on demande à Jérôme Ganguin les raisons qui l’ont conduit à gravir les échelons pour arriver jusqu’au grade de commandant, il n’est pas emprunté au moment de formuler sa réponse : « J’ai toujours trouvé qu’il était important de donner du temps pour venir en aide à son prochain et comme je n’ai pas d’intérêt pour la politique, je me suis dirigé vers le service de défense. Une chose est claire, on ne devient pas riche chez les pompiers. C’est avant tout une vocation, une passion. Cerise sur le gâteau, il règne une excellente ambiance au sein de notre corporation. C’est un véritable plaisir de se mettre au service de la collectivité publique dans ces conditions. » Olivier Odiet