Jeudi 10 novembre, il régnait une ambiance particulière dans la halle des maçons de Moutier occupée par cinq écolières de la 7H à la 9H venues découvrir les métiers de maçon et constructeur de routes. Des termes génériques encore très souvent déclinés au masculin.
C’est dans le cadre de la journée « Futur en tous genres », mise sur pied chaque année, que la halle des maçons de Moutier ouvrait ses portes et proposait une activité aux filles désireuses de se faire une idée des métiers de la construction.
Le principe de ces journées consiste à inviter les filles à s’intéresser à des professions « réservées » aux hommes et inversement.
Curiosité bien aiguisée
Depuis 2011, Cadre de la Construction Suisse et la Société Suisse des Entrepreneurs par son projet « Filles et construction » souhaite éveiller l’intérêt des filles pour les métiers variés de la construction. Avec un succès mitigé, il faut bien l’admettre. Actuellement, sur une centaine d’apprentis formés à Moutier, seules deux constructrices de routes et une carreleuse participent à la formation.
Outre le plaisir de vivre une journée d’école qui sortait de l’ordinaire, toutes les participantes ont dit leur satisfaction de construire quelque chose. « C’est un métier où on bouge nettement plus que dans un bureau », dit Pauline en faisant référence à la journée vécue l’année passée dans une administration. Si à leur âge, le choix d’une future profession n’est pas leur préoccupation première, toutes ont manifesté une curiosité bien aiguisée. Anaïs et Elodie ont relevé leur plaisir de construire une ébauche de pilier. Et Joséphine d’ajouter : « C’est cool de pouvoir se salir. »
Les mains dans le mortier
Après une matinée consacrée à la découverte des lieux et la projection de deux films présentant les différentes facettes des métiers de la construction d’ouvrages en ciment ou de routes, l’après-midi était réservée à la pratique.
Les cinq participantes ont été mises au défi d’ériger chacune un pilier en brique silico-calcaire dans un implantation et un alignement parfait. A l’aide d’un double mètre, d’une équerre, d’un niveau et d’une truelle, elles se sont mises à la tâche avec application démontrant chez chacune des prédispositions intéressantes. Sans un mot, accaparées par leur activité, avec concentration et une habileté se développant avec le temps, elles ont érigé cinq ébauches de pilier de qualité aux dires de Damien Plumey, formateur à la halle des maçons.
Félicitations
Après la phase délicate de la construction, le temps du démontage demandait lui aussi un savoir-faire spécifique et technique pour décoller les briques assemblées avec soin. Coquettes, soignées, loin du cliché « garçon manqué », ces cinq écolières ont démontré des qualités que n’a pas manqué de relever Damien Plumey, au moment de la critique constructive et des félicitations.
Patrice Neuenschwander