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Des moutons pour favoriser la biodiversité

Edition N°18 – 11 mai 2022

Eric Steiner entouré de sa compagne Marie-Laure et de Romain Fürst de Parc Chasseral.

Vendredi dernier, des moutons se sont vu confier une tâche particulière : débroussailler un pâturage menacé par la forestation naturelle et favoriser la biodiversité dans la région du Paradis au nord de La Heutte. Un projet soutenu par le Parc Chasseral.

C’est à l’initiative d’Eric Steiner, enfant du lieu et de sa compagne Marie-Laure que le projet a pris naissance. Jardinier paysagiste sensible à l’environnement, il s’est spécialisé dans les aménagements extérieurs naturels privilégiant les essences et plantes locales pour créer des jardins utiles et vivants, laissant de côté les pelouses « anglaises ». Avec sa compagne, il gère accessoirement une petite ferme. Tous deux sensibles à une production agricole respectueuse de la nature et une vie harmonieuse avec son environnement. C’est dans cet esprit qu’ils se sont approchés de la bourgeoisie du lieu pour reprendre l’exploitation de ce petit pâturage envahi par les broussailles et condamné à terme à se transformer en forêt.

L’exemple d’une belle collaboration

Un projet rendu possible entre quatre partenaires de bonne volonté. Eric Steiner initiateur du projet, encouragé par sa compagne a trouvé le soutien de la bourgeoisie, propriétaire du terrain.

Le karch, Centre national des données et d’information sur les amphibiens et les reptiles, a conseillé et financé la mise en place de plusieurs murgiers, ces amas de pierres, refuges et lieux de vie des reptiles, placés sur un lit de sable propice à leur hibernation.

Le Parc Chasseral a également apporté sa pierre à l’édifice par son soutien logistique et le financement des barrières indispensables non seulement à la garde du troupeau, mais aussi à sa sauvegarde.

Le lynx et l’arrivée probable d’un autre grand prédateur, le loup, a nécessité la construction d’une barrière électrique adaptée. Avec son mètre vingt de hauteur, ses six cents mètres de longueur et ses cinq fils, elle devrait décourager l’accès à ce garde-manger. C’est en tous cas ce qu’espère Eric Steiner, admirateur et connaisseur du lynx.

Un projet gagnant-gagnant

Selon les dires de Walter Hofer, président de la bourgeoisie, c’est un projet gagnant-gagnant. La réouverture du pâturage maintient la diversité paysagère et son exploitation d’origine. Les moutons de la race Jaglu, une espèce rustique ayant conservé les caractères du mouflon dont elle est issue auront à charge de pérenniser cet espace ouvert. Nul doute qu’ils se feront un plaisir de contenir ronces et autre végétation non désirée. Dès leur mise en pâture, ils se sont immédiatement rués sur les mûriers.

Romain Fürst, chargé de projet biodiversité au Parc Chasseral, se réjouit de la mise en place de microstructures telles que celle-ci. Même si ce pâturage ne fait pas partie des inventaires des milieux secs, la proximité à l’est de pâturages inventoriés comme tels représente un potentiel et devrait à terme favoriser l’arrivée de papillons, de sauterelles ou de criquets. La flore, elle aussi, débarrassée des ronces et de la végétation envahissante devrait connaître à son tour un renouveau tout comme l’avifaune. A noter que le sentier qui traverse la parcelle est toujours accessible, des portails ont été aménagés pour le bonheur des amateurs de promenade.

Patrice Neuenschwander

 

Eric Steiner entouré de sa compagne Marie-Laure et de Romain Fürst de Parc Chasseral.