Animer un débat est un art que Laurent Kleisl – journaliste préféré de Stéphanie Mérillat, soit dit en passant – a d’autant mieux maîtrisé que le HC Bienne n’a pas de secret pour lui. Ou du moins pas beaucoup. En effet, avant de porter le costume de « réd chef », c’est lui qui a retracé durant de nombreuses années les exploits et les désillusions du HCB dans le JdJ avec, il faut bien le dire, une plume bien acérée. Cette faculté d’aller à l’essentiel tout en donnant de la saveur à ses écrits, empreints de finesse et de subtilité, a refait surface lors du débat qu’il a conduit magistralement, en ne laissant personne de glace, mercredi dernier. Il faut dire aussi que ses deux interlocuteurs, Toni Rajala et Jérémie Bärtschi ont su se mettre au diapason avec humour et brio. Bien que frustré d’être privé de glace depuis le mois d’octobre en raison de deux opérations, Jérémie Bärtschi prend son mal en patience en salle de force sans jamais perdre sa positivité légendaire. A la question « ne redoutez-vous pas que le HC Bienne vous confie un statut de pigiste à La Tchaux ou Thurgovie lorsque vous serez revenu à la compétition ? », le Neuvevillois a répondu de manière claire et limpide : « Vous savez, à ce niveau-là, on doit se battre chaque jour pour gagner sa place. » Il a poursuivi en précisant que Bienne était le club de son cœur, qu’il s’y sentait bien et qu’il n’avait aucune envie de lorgner vers d’autres horizons. De son côté, Toni Rajala tenait lui aussi un discours assez similaire : « Ici, je me sens à la maison et je n’ai jamais eu l’intention de rejoindre un autre club en Suisse. Je serais donc très heureux de pouvoir rester au HC Bienne encore quelques années. » En guise de conclusion, le Finlandais s’est même fendu d’une croustillante boutade : « Je laisse le directeur commercial Sébastien Meyer continuer de faire fructifier les finances du club, et ensuite c’est moi qui prendrai sa place ! » s’est-il exclamé. Au HC Bienne, on travaille sérieusement, sans se prendre au sérieux.
(oo)