Dans la région, on connaît bien la Fondation Digger établie à Tavannes et qui s’acharne contre vents et marées pour fabriquer des machines de déminage humanitaire, servant à nettoyer des terrains après des conflits pour que la vie puisse y reprendre ses droits.
Les membres de Digger sont animés par une foi inébranlable dans le rôle humanitaire qu’ils remplissent contre de modestes salaires et sans aucune volonté d’enrichissement. Des machines Digger ont déjà été engagées dans de nombreux pays où leurs qualités ont été remarquées. Depuis toujours, le directeur Frédéric Guerne explique la grande différence qu’il y a entre le déminage militaire qui tolère un nettoyage imparfait jugé suffisant pour perdre le moins d’hommes possible et le déminage humanitaire qui vise à retirer près de 100 % des mines avant de dire à hommes, femmes et enfants qu’un terrain est à nouveau sûr pour y cultiver, jouer ou construire. Ce qui précède est important pour bien comprendre le rôle d’une machine de déminage humanitaire et, partant, son coût forcément élevé.
En Ukraine, la vie est marquée par un danger permanent
A l’initiative de l’enseignante Lucille Carabotti et de ses collègues des classes 7H et 8H de Reconvilier, les élèves s’étaient rendus dans la forêt de Chaindon pour y créer des œuvres dans le pur esprit Land art. Pour les enfants, une forêt est un endroit peu familier, certains s’y sentent à l’aise mais d’autres moins. Le danger guette-t-il ? Certes non, en revanche, l’idée des enseignantes était de tirer un parallèle entre la Suisse et l’Ukraine. Ici nous pouvons nous rendre sans crainte où nous voulons alors que dans un pays en guerre comme l’Ukraine, chaque endroit est dangereux, notamment en raison des mines qui peuvent y avoir été placées pour entraver les mouvements de l’ennemi, mais également de munitions non explosées. Des « ratés » susceptibles d’exploser au moindre contact. La vie des Ukrainiens, y compris celle des enfants, est marquée par ce danger permanent qui a été rappelé autant que possible aux élèves. C’est dans ce contexte que les enfants se sont mis au travail pour réaliser leurs œuvres éphémères.
Un message bien réceptionné
Au total, six tableaux faits de mousse, de branches, d’écorces ou de cailloux ont été artistiquement réalisés avant d’être photographiés, histoire d’immortaliser ces œuvres par nature éphémères. Les photos ont été tirées au format de cartes postales pour être mises en vente par les élèves eux-mêmes. « Ils ont très bien joué le jeu », remarque Lucille Carabotti. « Mes collègues et moi sommes heureuses d’avoir contribué, même très modestement, à l’œuvre de Digger. De même, nous remarquons avec une même satisfaction que le message a bien passé et généré un bel élan de solidarité. »
L’élan de solidarité s’étend à une large échelle scolaire
D’autres classes du collège ont préparé et vendu des pâtisseries, également en faveur de la mission de Digger en Ukraine. Globalement, ce sont de nombreuses écoles du Grand Chasseral et également d’autres parties de la Suisse, comme l’école française internationale de Berne qui se sont mobilisées pour ce grand projet solidaire. Quiconque souhaite se joindre à cette importante récolte de fonds peut le faire par l’intermédiaire du site www.solidarite-ecoles.ch , de nombreux renseignements existent également sur le site www.digger.ngo. Blaise Droz