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Emma la Conquérante !

Edition N°28 – 10 août 2022

Entraînée par la championne du monde par équipe 2012 Anita Leonardi de Bévilard, la Tavannoise Emma Langel et son sheltie Onna ont remporté mi-juillet en Finlande la médaille d’argent des Mondiaux juniors d’agility. Une performance amplement méritée.

Devinette. Quelle est la différence entre un équidé au galop et un canidé au trot ? Aucune ! Ces deux familles ont non seulement quatre pattes, mais ces animaux aiment concourir sur un parcours d’obstacles, en herbe de préférence. Sacrée championne du monde d’agility par équipe en 2012 à Liberec (République tchèque) dans le domaine de la cynologie, puis championne (race Border Collie) et vice-championne de Suisse toutes races, Anita Leonardi est aussi une férue d’équidés. La cavalière de Bévilard avait remporté le 22 août 2020 à Diesse le Championnat de dressage de l’Association des sociétés de cavalerie du Jura et du Jura bernois (ASCJ) en catégorie brevet. Depuis, elle vient d’obtenir sa licence dans cette discipline équestre.

Mais Anita Leonardi s’est encore et toujours illustrée dans le domaine canin puisqu’elle accompagne les petits animaux à quatre pattes depuis plus de dix ans. D’ailleurs, elle a obtenu voici trois ans le diplôme d’entraîneur de l’équipe de Suisse canin pour adultes. Son statut de juge la conforte aussi dans ses fonctions. « Depuis quatre ans, je suis régulièrement Emma Langel, en été à la Société cynologique de Tavannes et environs et en hiver en salle, à Glovelier », précise la coach de Bévilard.

De la 7e place en saut à la 2e en agility

Grâce à ce soutien indéfectible, la Tavannoise a pu en toute sérénité concourir, du 14 au 17 juillet dernier, aux Championnats du monde juniors d’agility. Après une magnifique performance lors de l’épreuve de sauts d’obstacles (jusqu’à 60 cm de hauteur selon les catégories), Emma Langel s’est classée 7e sur une septantaine de concurrentes et de concurrents. « Malgré tout, j’ai pensé que le podium était loin de ma portée en agility. Mais comme j’ai passé dans l’ordre inverse du classement de l’épreuve précédente, cela m’a mis un peu plus de pression », se remémore la jeune fille de 18 ans qui garde un excellent souvenir de son passage en Finlande, même si elle a été quelque peu perturbée lors du parcours d’entraînement par sa chienne Onna : « C’était la catastrophe, elle n’en faisait qu’à sa tête à ce moment-là. Mais lors de la compétition, elle était au top ! »

L’intouchable médaillée d’or Sofie Surowa

Dès lors, l’or est revenu à l’intouchable Tchèque Sofie Surowa. « Emma mérite cette médaille d’argent, car elle ne s’est jamais découragée et a toujours su se remettre en question lors des moments opportuns », estime Anita Leonardi. Les épreuves de sauts canines font aussi une reconnaissance de parcours lors d’un tracé donné et des pénalités sont distribuées lorsque la barre tombe. Mais en agility, les chiens doivent encore être plus lestes en franchissant des balances, des passerelles, des palissades ou des tunnels. « Il y a aussi des parcours avec des zones contact où les chiens doivent toucher des points contacts avec leurs pattes », ajoute la coach d’Emma Langel.

Davantage de possibilités d’évoluer

La Tavannoise, qui espère un jour devenir vétérinaire ou physiothérapeute dans le domaine animalier, souhaite se qualifier pour les Championnats d’Europe et du monde chez les adultes. Votre médaille d’argent va vous aider à conquérir l’or ? « Cela va m’ouvrir des portes, mais comme je ne serai plus en catégorie juniors, la tâche sera beaucoup plus ardue. En revanche, j’aurai beaucoup plus de facilités pour acquérir un autre chien de compétition pour continuer », souligne-t-elle. Sans oublier la maîtresse ou le maître du chien, qui, elle, ou lui, doit aussi courir à ses côtés. D’où tout le charme de ce sport où animal et humain ne font qu’un. Comme en hippisme.

Roland J. Keller