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Fest’Images dans la cour des grands

Edition N°40 - 30 octobre 2019

L’Inde et sa faune étaient présentés par Alain Saunier.

Pour la sixième fois, dans un cinéma archiplein ont été projetées, le lundi 21 octobre, une pléthore de photographies d’une qualité remarquable. Sous l’égide du groupe Action-Culture, et présenté par Daniel Salzmann, photographe émérite lui aussi, onze montages thématiques audio-visuels ont conquis un public de connaisseurs qui n’a pas ménagé ses applaudissements pour les prestations des douze amateurs éclairés dont un professionnel. Des thèmes divers, régionaux ou internationaux, des carnets de route, portraits, paysages ou découvertes ont été proposés, dont deux traitaient des migrants.

Quoi de mieux que d’être bien installé dans un confortable fauteuil de cinéma pour découvrir des photographes régionaux sur un grand écran? A l’heure où tout le monde mitraille avec son smartphone et que la photo est souvent devenue un objet sans intérêt, il existe encore des amoureux de l’image pour qui le cliché doit correspondre à des critères précis. On en a vu une belle brochette lors de cette soirée passionnante. Et le grand écran ne permet pas l’approximation. Cadrage, composition, exposition, contraste, éclairage, profondeur de champs, flou recherché, filé ou tous autres effets spéciaux comptent, prouvant ainsi que la photographie est un art à part entière et que la magie peut ainsi produire un effet visuel enrichissant pour le spectateur. Il faut dire que les onze projets présentés remplissaient presque en tous points ces données avec des photos travaillées minutieusement. Diaporama et mises en musique ont été réalisés avec goût, ce qui demande aussi beaucoup de patience. 

De la belle ouvrage

Chaque photographe, quasiment toutes et tous de la contrée, se présentait devant le public et expliquait brièvement ses motivations et ses choix. Le dépaysement a été total avec des présentations régionales ou proches de chez nous, mais aussi des carnets de voyages exotiques de pays ensoleillés ou d’autres balades où la doudoune est de rigueur. On a noté plusieurs réalisations techniquement parfaites montrant la maîtrise de photographes chevronnés et d’autres qui, bien que très plaisantes, peuvent encore être peaufinées au niveau des couleurs, des cadrages ou de la sacro-sainte règle des tiers. Mais ne dit-on pas que la photo n’est pas toujours une science exacte où chacun peut exprimer ses affinités selon ses propres convenances?

Près d’ici ou loin là-bas

C’est ainsi qu’on a pu admirer deux sœurs, Anouck et Fanny Howald nous emmener respectivement en Iran et sur la route de la Soie, au travers de paysages contrastés et changeants. Fabien Lerch et Mathéo Ludi, deux potes, ont parcouru ensemble plus de douze mille kilomètres en Scandinavie, l’un maniant la vidéo et l’autre la photo pour immortaliser une faune inconnue dans nos régions. On ne présente plus Alain Saunier, photographe animalier de renom qui nous a emmené en Inde au travers de portraits et de tigres. Claude Wehrli, un habitué de Fest’Images a présenté des clichés de paysages de Nouvelle Zélande, baptisés le pays du long nuage blanc avec quelques effets vidéos remarquables. Quant à l’écologue Philippe Grosvernier, il avait choisi comme thème les Rois du Blizzard, avec des manchots attendrissants. 

Anne-Catherine Sprunger avait favorisé le Valais et son Val d’Hérens, ses montagnes et combats (de) vaches. Diego Denis a su charmer aussi l’assistance avec paysages et animaux au travers de sujets bien traités. Et c’est Yann Béguelin qui clôturait avec maîtrise cette projection via ses lumières d’ici et d’ailleurs. Juste avant et après la pause qui a permis au public de partager un apéritif dînatoire, deux sujets traitant de portraits de migrants ont été abordés, l’un par Isabelle Cerf, et l’autre par le seul professionnel de la soirée, le Neuchâtelois Christophe Golay, auteur également de la musique enregistrée par lui-même à la clarinette et au saxo. Très belle initiative que cette soirée organisée par le groupe Action-Culture et sa bande de bénévoles motivés qui méritent un grand coup de chapeau et nous a promis la récidive pour l’an prochain.

Claude Gigandet

L’Inde et sa faune étaient présentés par Alain Saunier.