Monteur de voies diplômé, chasseur de neige, pousseur de feuilles et homme à tout faire, Frédéric Hirschi est engagé à Loveresse comme cantonnier. Un job qu’il exerce à temps partiel depuis cinquante ans.
« Je travaille à la commune depuis cinquante ans pile ! » Frédéric Hirschi (Fredo pour les intimes et d’autres) ne cache pas sa fierté d’œuvrer pour la municipalité en tant que cantonnier. Né à Sorvilier à l’aube des années cinquante, il entame un apprentissage de quatre ans comme monteur de voies aux CFF, notamment à Lausanne. « C’était l’une des premières écoles du genre en Suisse », précise-t-il. Pourquoi ce choix de profession ? « Je le dois à mon oncle, Gottfried Zurbuchen, cheminot à l’époque, qui m’a motivé pour les trains. Non pas pour conduire les locomotives comme mécanicien, mais pour tout ce qui concerne l’entretien. Un job où j’ai beaucoup apprécié travailler de nuit. »
Expéditeur et concierge
« J’ai posé mes papiers à Loveresse le jour de mes vingt ans et j’ai d’emblée proposé mes services pour réaliser de petites activités de dépannage », se rappelle-t-il. De fil en aiguille, Fredo offre ses services à temps partiel, toujours plus appréciés, tel le déblaiement de la neige : « Oui, ça, je l’ai fait durant trente ans. Mais mon camion, que je me suis payé, est devenu usé. Et puis la neige est devenue de plus en plus rare. »
Dès lors, Frédéric Hirschi peaufine ses prestations en balayant. Une tâche pas si ingrate qu’il n’y paraît. Pour l’entretien de routes ou de parcs, les employés communaux se servent dorénavant de souffleuses ou de faucheuses pour l’herbe. « Oui, mais entre temps, j’ai travaillé au service d’expédition de l’usine Boillat de Reconvilier, de 1981 à 2006. Ensuite, ils nous ont éjectés ! » s’offusque encore Fredo. « On travaillait alors par équipe et cela m’a permis de déblayer la neige pour la commune. » Et après votre licenciement ? « Dès 2008, j’ai été nommé concierge à l’Ecole d’agriculture de Loveresse jusqu’à l’âge de la retraite, en 2016. »
Homme à tout faire et facteur
Depuis, la municipalité de Loveresse ne peut plus se passer de cet homme à tout faire et continue à l’employer comme cantonnier avec un contrat de mandat. « Oh, il ne faut pas croire que je suis apte à réparer un moteur de voiture. Mais tout ce qui concerne les bricolages et les grosses réparations, oui, c’est possible. »
Frédéric Hirschi s’emploie aussi à distribuer le courrier pour les votations ou assemblées. « Cela fait quand même 160 boîtes aux lettres, environ deux heures et demie par tournée. Pour un village de 350 âmes, ce n’est pas énorme. Mais le pire, c’est quand je dois chercher les noms manuscrits. Lorsque c’est des tous ménages, c’est plus expéditif », estime-t-il.
« Aebi » ne peut plus pousser l’or blanc
La neige, pour lui, c’est fini. Enfin, presque. Son petit 4×4 « Aebi » de 67 chevaux datant de 1992 (6’000 heures au compteur) est à bout pour pousser l’or blanc. « On met des piquets à neige pour marquer la route. Le déblaiement est donné à une entreprise spécialisée. » Jamais en panne d’astuces, Fredo ne craint ni le froid, ni les virus. Oui, l’homme a du tonus !
Roland J. Keller
Portrait express
Nom : Hirschi
Prénom : Frédéric, dit Fredo
Date de naissance : 18 novembre 1951
Domicile : Loveresse
Profession : cantonnier
Etat civil : marié, deux filles
Films préférés : Alerte Cobra, les anciens James Bond
Plats favoris : spaghettis et fondue
Loisirs : randonnée pédestre
Traits de caractère : bon vivant et endurant,
très endurant



