Après deux reports consécutifs en juin et avril derniers, la 93e Fête de lutte du Jura bernois aura lieu les 11 et 12 septembre prochains à Corgémont. Motivés comme jamais avec des sponsors toujours au rendez-vous, les organisateurs y croient dur comme fer. Etienne Klopfenstein et Michel Tschan, les deux chevilles ouvrières de la manifestation, ont couvé le feu de braises pour maintenir la motivation. Il ne reste plus qu’à souffler dessus !
« L’an passé, on était tout feu, tout flamme pour organiser la 93e Fête de lutte du Jura bernois les 13 et 14 juin. Mais le coronavirus nous a stoppés dans notre élan ! » Etienne Klopfenstein ne s’est pas découragé pour autant, même si la fête a encore été supprimée les 24 et 25 avril derniers. « La 3e fois sera la bonne. On y croit », souligne le président du comité d’organisation.
Les sponsors eux aussi affichent leur optimisme. « Oui, et on peut les remercier. On n’a en effet pas constaté de retrait de l’un ou l’autre de nos soutiens lors des deux précédentes annulations et on veut continuer de les honorer », relève Michel Tschan, vice-président du comité d’organisation et président du comité des dons.
Toujours sereins
Rien n’a découragé l’équipe de la fête qui veut remettre l’ouvrage sur le métier pour voir évoluer les lutteurs sur les ronds de sciure de Corgémont. Les dates des 11 et 12 septembre sont cette fois bien agendées. « Avec la situation sanitaire qui s’améliore, on y va avec un peu plus de sérénité pour mettre sur pied une fête identique à celle que nous avions prévue en juin dernier », admet Etienne Klopfenstein. Avec un budget qui avoisine les 100’000 francs, les organisateurs tiennent à offrir aux lutteurs, juniors comme actifs, la possibilité de pouvoir évoluer dans leur sport favori. Pour les récompenser, le comité avait d’abord prévu un premier prix coutumier avec un taureau nommé Chasseral Argot Jeanfèvre. Mais vu les deux reports, le vénérable animal n’a connu ni vainqueur ni propriétaire. Depuis, il a été remplacé par Chasse Balsac Emil, dit Emil pour les intimes.
Un huis clos possible
Pour Etienne Klopfenstein et Michel Tschan, cette manifestation est importante pour l’économie locale. Le grand problème étant évidemment de savoir quelle sera la taille et l’ampleur de la rencontre en marge de la situation sanitaire. « Les jeunes lutteurs sont en activité d’abord à l’intérieur puis à l’extérieur depuis plusieurs semaines et il n’y a pas eu de problèmes liés au coronavirus, ce qui augure de bonnes perspectives », considère le vice-président. De plus, les actifs ont pu récemment s’entraîner à nouveau.
Le comité souligne encore que, si trois semaines avant la manifestation, la voilure doit être réduite en marge des restrictions, la fête aura quand même lieu à huis clos. « Notre grande difficulté est de savoir comment accueillir le monde en raison des distances à respecter. On a prévu des gradins pour pas loin de mille personnes. Mais on reste quand même un peu dans l’expectative », explique encore Etienne Klopfenstein.
Lukas Renfer attendu
Et quels seront les enjeux sportifs ? « Ils sont identiques aux autres disciplines sportives dans le sens où il a fallu trouver des solutions de sécurité en marge de la pandémie. Pour les inscriptions, c’est encore l’inconnue, mais on peut d’ores et déjà prévoir une bonne participation du fait que notre manifestation aura lieu après la Fête cantonale bernoise à Tramelan (7 et 8 août). Les lutteurs seront peut-être enclins à évoluer aussi à Corgémont, ne serait-ce que pour l’amour du combat et de la convivialité. »
Les membres de l’Association cantonale de lutte du Jura bernois ainsi que d’autres clubs invités – encore à définir – peuvent d’ores et déjà s’inscrire à la compétition, indépendamment de leur niveau ou de leurs résultats. Numéro un régional, Lukas Renfer, en piste pour la victoire lors de la dernière fête, a fait savoir aux organisateurs qu’il serait intéressé de participer. Suite à ses blessures, il a en effet repris la complétion il y a quelques mois. Et comme la soirée populaire du samedi – avec cantine et orchestre – est pour le moment maintenue, nul doute que la 93e Fête de lutte de Corgémont attirera son monde.
Roland J. Keller
