«Plus de place pour l’improvisation!»
«Toujours plus pointu, toujours plus vite!» Olivier Burri est catégorique: il n’y a plus de place pour l’improvisation au Rallye de Monte-Carlo, les pilotes de la nouvelle génération jouant la carte de l’attaque à outrance. Classé 24e du classement scratch, le pilote de Belprahon se déclare globalement satisfait de sa performance même si un mauvais choix de pneumatiques lui laisse quelques regrets. S’agissant de la suite de sa saison, Olivier Burri n’a pas encore établi de programme précis. Certitude: il se fera plaisir en participant à des rallyes en Italie, pays où l’accueil qui lui est réservé est à la hauteur de son statut de star.
Les années passent, mais Olivier Burri est toujours autant fasciné par la magie du Monte. Il peut être fier de son ratio qui affiche vingt-sept participations et vingt-trois arrivées. Des chiffres tout simplement vertigineux qui en disent long sur l’amour qui le lie à ce rallye mythique. Pour l’heure, le pilote de Belprahon se montre encore un peu évasif quant à savoir s’il sera au départ de la 94e édition en 2026, mais le fait de se retrouver au milieu de jeunes pilotes «fous furieux» pour les défier tout en se faisant plaisir est une tentation à laquelle personne ne serait surpris de le voir succomber. Passion quand tu nous tiens…
«Je me suis dit, mais qu’est-ce que tu fous là Oli!»
Doté d’un sens de la formule qui n’a rien à envier à Christian Constantin, Olivier Burri gratifie les plumitifs de service de petites phrases rendues délicieuses par son franc-parler et sa spontanéité. De quoi se régaler: «Je suis tombé malade au début des reconnaissances à Nice et je me suis dit, mais qu’est-ce que tu fous là Oli ! Pour s’attaquer au Monte en étant dans un état pareil, il faut vraiment être à côté de la plaque. Et puis, la toux s’estompe et tu retrouves ton punch et ton enthousiasme. Ce qui me motive aussi, c’est de voir une équipe de potes de la région de Moutier venir me soutenir si loin. C’est juste incroyable!»
Sur les routes du Monte, Olivier Burri et son navigateur Anderson Levratti n’ont pas eu grand-chose à se reprocher puisque les performances réalisées le jeudi, le vendredi et le dimanche peuvent être qualifiées de très correctes. En fait, c’est plutôt le samedi que les événements se sont gâtés pour eux: «La situation s’est compliquée avec des spéciales très dangereuses et nous l’avons sans doute joué trop petit bras pour éviter de perdre le wagon. Nous avons réalisé de super temps dans les conditions glace-neige, mais il est clair que sur le sec, nous ne pouvions pas prétendre mieux que notre 24e place. Après tout, l’essentiel c’était de franchir la ligne d’arrivée. D’où un bilan global finalement assez positif.»
«Même en 4e ligue de foot, seule la gagne compte pour moi!»
Si Olivier Burri continue à jouer dans la cour des grands à l’âge de 61 ans, il est clair que sa mentalité de pilote conquérant y est pour beaucoup: «Que je pratique le badminton, le foot en 4e, 5e ligue ou le rallye, je suis habité par la gagne, indépendamment du niveau.» Winner dans l’âme, le pilote de Belprahon n’a donc pas encore l’intention de tourner le dos au monde du rallye: «Je vous mentirais en disant que la terrible chute de mon fils Michael dans un ravin au dernier Rallye du Valais ne m’a pas atteint, mais comme, fort heureusement, il y a finalement eu plus de peur de que mal, le scénario d’un clap de fin pour ma carrière sportive n’avait pas de raison de se dessiner», explique-t-il.
La glorieuse époque médiatique du «tribunal»
Au moment d’ouvrir une séquence souvenirs avec Olivier Burri, la discussion s’est dirigée sur les relations qu’il entretient avec les journalistes depuis le début de sa carrière: «Vous savez, les contacts ne sont plus de la même nature aujourd’hui qu’hier. Avant, les journalistes se déplaçaient à chaque rallye et venait me trouver à l’heure du bilan pour livrer une analyse en commun. Chacun apportait sa théorie. C’est un peu comme si je passais devant un tribunal. J’ai énormément apprécié ces moments avec des journalistes passionnés et connaisseurs. Leurs conditions de travail ont beaucoup changé et les sollicitations me parviennent davantage par téléphone que sur le terrain et c’est quelque chose que je regrette énormément.»
Séduit par la culture italienne
Même si le poids des ans n’a pas d’emprise sur la motivation d’Olivier Burri, il est évident que l’arrivée de jeunes pilotes fougueux change passablement la donne au niveau de ses intentions, le pilote de Belprahon misant davantage sur la qualité que la quantité au moment de choisir les rallyes auxquels il participera: «Je n’ai pas encore véritablement établi de programme précis, mais il est sûr que ma préférence ira au rallye d’Asti ainsi que d’autres disputés en Italie. Ce qui me séduit là-bas ne se limite pas à la culture du rallye, mais également à celle du vin, des pâtes et de la truffe, par exemple. Et puis, vous savez, les gens me connaissent bien. Lorsque je débarque, on me déroule le tapis rouge et les anecdotes sur ma carrière de pilote, que les gens connaissent comme le fond de leur poche, fusent de toutes parts. J’adore ça!» Olivier Odiet

