Leur nouvel opus vient de sortir. «Deus ex machina» (Dieu sort de la machine), ne pourra malheureusement pas être verni, pour ces fameuses raisons sanitaires que l’on connaît. Mais leur album, que l’on peut quand même déjà se procurer, a fière allure. La formation de trois musiciens prévôtois soutenus par une voix puissante et mélodieuse chaux-de-fonnière récolte les louanges des spécialistes. Il faudra cependant encore attendre un peu pour les voir déployer leur potentiel sur scène dans leur registre rock-métal-progressiste, conçu pour le «live».
Ils ont une quarantaine d’année de moyenne d’âge, ont joué et jouent encore dans divers groupes. C’est sous l’impulsion d’Allan Montanari, batteur, qu’est né Exess avec Stéphane Froidevaux à la guitare. David Pauli, le bassiste les a rejoints et la seule non prévôtoise de l’équipe, Céline Bart, chanteuse de la Chaux-de-Fonds complète la formation. Le nom du groupe a été trouvé après une répète, lors d’une réflexion agrémentée de quelques bières. Ce nom, Exess, se retient bien, se prononce dans toutes les langues est inspiré d’un parfum, voire d’excès et qui peut aussi se lire à l’envers !
Style énergique
La scène musicale prévôtoise fourmille de bons éléments, ce qui permet une saine émulation. Exess y a trouvé sa place avec un style, selon eux, pas très bien défini, oscillant entre groove, métal rock progressif ou alternatif, avec des accents empruntés à Pantera, Machine Head, etc., bref, un groupe qui envoie du lourd et a trouvé ses codes particuliers. «Les riffs, résolument métal, constituent la colonne vertébrale de nos morceaux, la mélodie constitue une teinte privilégiée dans un style énergique à l’agressivité nuancée. Les refrains, teintés de lyrisme succédant aux parties plus dures, rythment les morceaux qui se développent de manière non linéaire», précisent-ils dans leur présentation. Chaque membre du groupe a vécu d’autres expériences musicales, trouvé des influences, des affinités et vécu d’autres parcours, ce qui leur donne une belle complicité, une complémentarité recherchée ou une coloration personnelle. C’est sur scène et en «live» qu’ils entendent bien faire valoir leur potentiel acquis au gré de plusieurs années d’expériences pour chacun d’eux. Ils ont fait les premières parties de groupes régionaux reconnus tels que Silver Durst ou Galaad.
Deus ex machina
Cela fait un moment que le projet de CD murit et que Stéphane et Allan se sont employés à la composition musicale, tandis que les paroles sont de la chanteuse Céline, en anglais, bien sûr, la langue universelle du rock et passe-partout. Avec sa voix puissante et limpide aux accents blues, elle a participé à façonner l’identité du groupe. David, le bassiste suit l’ambiance et donne des couleurs aux riffs énergiques et émotionnels de la guitare grunge, suivis par les frappes précises de la batterie. Même l’ami Duja a apporté sa collaboration sur certains titres, avec les murmures gutturaux dont il a le secret !
L’opus, nommé «Deus ex machina», réalisé à Rossemaison sous l’égide de Carryl Montini, d’Artsonikmedia, a pu voir le jour grâce à un financement participatif qui a étonné en bien les musiciens, à des participations cantonales jurassiennes et bernoises et de la commune de Moutier.
Il est tiré à 1000 exemplaires, fort de 9 titres et 45 minutes, de leur propre composition, à part une reprise. On peut se le procurer par le biais de leur site et des plateformes de téléchargement. Un projet de vinyle est aussi en cours et on peut voir leurs clips sur YouTube, réalisés par Guillaume Lachat. Quant à l’habillement du CD, il est plutôt sobre et sombre, avec des prises de vues réalisées sur des sites industriels, dont certaines au Musée du Tour automatique et d’histoire de Moutier dont Stéphane Froidevaux est le conservateur, ce qui le fait ironiser : «c’est normal que je joue du métal dur» !
CD bien noté
C’est le label allemand Fastball music qui s’occupe de la promotion et de la distribution d’Exess, non seulement en Europe, mais aussi dans le monde entier. C’est ainsi qu’a été reconnue la bienfacture de leur enregistrement, ce qui n’est pas toujours le cas pour d’autres groupes. Et les retours sont excellents, que ce soit au niveau de la diffusion musicale sur les sites de téléchargement comme ceux des magazines spécialisés, dont les louanges pleuvent.
Malheureusement, leur enthousiasme a été freiné par ce sacré virus qui les a empêchés de vernir leur album. C’était prévu le 1er mai dernier au Soleil de Saignelégier, date qui sera reportée. Des dates de concerts ont également été supprimées. Mais ce n’est que partie remise et ne tempère en aucun cas leur ardeurs de retrouver bientôt la scène. Et de continuer leurs créations.
Claude Gigandet
www.exess.ch