Portraits, Sport

« La saison des scénarios improbables »

Edition N°11 – 20 mars 2024

Stéphanie Mérillat : « Cette saison, nous avons tout vécu tant les scénarios qui ont défilé sous nos yeux étaient improbables. » (photo ldd)

Le sport n’est pas une science exacte et c’est aussi pour ça qu’on l’aime. Alors qu’on pensait que les finalistes de la saison dernière, Genève Servette et Bienne, n’éprouveraient pas trop de difficultés pour décrocher une place en play-off, le premier est déjà en vacances et le deuxième a obtenu son ticket dans la tourmente, au terme de plusieurs matchs découlant de cette nouvelle formule « à la vie à la mort » qui a mis les nerfs des dirigeants et supporters biennois à rude épreuve. « Cette saison, nous avons tout vécu tant les scénarios qui ont défilé sous nos yeux étaient improbables », explique la coprésidente Stéphanie Mérillat. 

Restaurer la confiance 

« Comment expliquer le fait que la mayonnaise n’a pas pris ? C’est une combinaison de plusieurs facteurs. D’abord, il fallait sortir de notre costume de vice-champion, rien n’étant plus dangereux que de croire qu’il ne peut rien nous arriver. Ensuite, la préparation a été courte, la Champions Hockey League commençant déjà le 31 août. Et pour ne rien arranger, la poisse s’en est mêlée, notre début de saison ayant été marqué par une incroyable série de blessures. Après, il faut également prendre en compte le changement d’entraîneur. Partant du constat qu’il n’existe pas deux Antti Törmänen, le style a forcément changé. La cassure était peut-être un peu trop brutale, je vous le concède, mais je ne peux même pas adresser des reproches à Petri et Juha qui ont eu le mérite de tout essayer pour remettre l’équipe sur les bons rails. Bien sûr, on nous a rabâché que notre décision de nous séparer d’eux a été prise trop tardivement, mais n’oublions pas non plus que l’équipe avait repris du poil de la bête au début de l’année, ce qui nous a incité à continuer d’y croire. La goutte qui a fait déborder le vase ? C’est la lourde défaite concédée à Rapperswil (ndlr : 5-0). Là, on s’est dit, quelque chose est cassé ; il faut agir. Petri et Juha débarqués, une question était inéluctable : qui pour les remplacer ? Martin Steinegger s’est alors proposé spontanément pour reprendre les rênes, estimant qu’il était plus à même d’accomplir cet exercice de pompier qu’un entraîneur contraint de sauter dans l’inconnu. Sa décision de se porter au chevet d’une équipe malmenée et déprimée était très courageuse », poursuit Stéphanie Mérillat. « Appeler Anders Olsson pour l’assister résonnait comme une évidence puisqu’il dispose du profil requis pour apporter la touche de légèreté qui manquait. On ne demande pas à notre nouveau duo d’entraîneurs d’apprendre à jouer à l’équipe, mais de lui redonner du plaisir et de la confiance. » Le visa obtenu pour disputer les play-offs atteste cette théorie de manière éclatante.

Cure de jouvence

La série contre Zurich monopolise toute l’attention de Stéphanie Mérillat qui souhaite de tout son cœur que la logique soit une nouvelle fois bousculée dans ce quart de finale. S’agissant de la saison prochaine, la coprésidente est persuadée que le rajeunissement de l’effectif n’empêchera pas le HC Bienne d’être compétitif. « Comme l’équipe est en reconstruction, une phase d’adaptation sera forcément nécessaire, mais je reste convaincue que le HCB n’aura pas à rougir de ses performances», conclut-elle. 

Olivier Odiet

Stéphanie Mérillat : « Cette saison, nous avons tout vécu tant les scénarios qui ont défilé sous nos yeux étaient improbables. » (photo ldd)