Renforcement francophone à l’horizon. Le PS n’a pas eu d’ambages pour mettre au diapason ses poulains politiques aux élections fédérales du 22 octobre. Lors de la conférence de presse qui s’est tenue juste un mois avant, le 22 septembre, dans la toute nouvelle bâtisse Grand Chasseral de La Couronne à Sonceboz-Sombeval, Sandra Roulet Romy a dévoilé les ambitions de la gauche lors de la prochaine législature. L’habitante de Valbirse, actuelle députée au Grand Conseil bernois, est elle-même en lice aux côtés de Maurane Riesen de La Neuveville et Théo Brand de Saint-Imier, ainsi que de deux candidats biennois, Karim Saïd et Samantha Dunning, pour tenter leur chance de décrocher un siège au National. Cette dernière a d’ailleurs estimé que « le Jura bernois et Bienne ne doivent pas se contenter d’une réélection de l’UDC Manfred Bühler ».
Flavia Wasserfallen est pour sa part pressentie pour succéder au socialiste Hans Stöckli au Conseil des Etats. L’ancien maire de Bienne, dont le nom est aussi associé au succès de l’Expo.02, avait annoncé la fin de sa carrière politique de la chambre fédérale il y a un an déjà.
Le maire de Tramelan, Hervé Gullotti, est venu apporter tout son soutien lors de cette conférence pour souligner l’importance d’une représentation francophone avec Flavia Wasserfallen comme candidate idéale pour ce Conseil des Etats. Il a mis en avant sa maîtrise du français et son engagement dans la région, notamment à travers sa participation à divers événements et sa connaissance des enjeux locaux. Déjà conseillère nationale depuis mai 2018, cette dernière aspire à représenter la diversité du canton de Berne. Elle s’est battue pour que le français reste la première langue étrangère à l’école primaire. « La population francophone n’est pas assez bien représentée au niveau fédéral. Ma tâche sera de défendre cette région, riche et importante sur le plan économique, sportif et touristique », a-t-elle rappelé. Pour elle, la politique doit améliorer la coexistence et répondre aux besoins urgents tels que des salaires équitables, des rentes décentes et un tournant énergétique rapide.
Inégalités financières
Karim Saïd est lui aussi revenu sur ce sujet d’inégalités financières qui persistent malgré la richesse de la Suisse. Il a relevé les problèmes liés aux primes d’assurance-maladie, aux retraites, aux loyers et propose des initiatives pour alléger ces fardeaux. Un thème sensible qui a aussi interpelé Sandra Roulet Romy laquelle a également mis en exergue les défis climatiques et la nécessité d’une transition vers des énergies renouvelables. Elle propose une initiative pour un fonds-climat visant à financer le renouveau écologique de la Suisse.
Quant à Samantha Dunning, elle a traité de la question de l’égalité entre les genres et les diverses formes de discrimination. Elle propose une palette de mesures pour toujours combler les écarts salariaux, améliorer les conditions de travail ainsi que lutter contre la violence sexiste.
« L’Etat a besoin de ressources, donc d’impôts ! »
Maurane Riesen a plutôt défendu l’importance de services publics forts et plaidé pour des investissements suffisants afin d’en maintenir la qualité et l’accessibilité à tous les citoyens, lesquels ont des droits essentiels comme l’accès aux soins de santé, à l’éducation, à un logement décent et à la sécurité sociale. « Pour accomplir ces missions, l’Etat a besoin de ressources. C’est là l’une des raisons pour lesquelles nous payons des impôts. Abandonner ces tâches vitales au libre marché serait une erreur tragique qui mettrait en péril l’état social et l’égalité des chances que nous valorisons tant », a-t-elle estimé en affirmant encore : « Je constate une véritable obsession chez les partis de droite pour réduire la taille de l’Etat et les impôts. Ce qu’ils ne semblent pas comprendre, c’est que cette obsession sape les fondations mêmes de notre société. Il en résulte un manque cruel de personnel dans des secteurs clés comme l’éducation, la santé et les services sociaux. Et qui en fait les frais ? La classe moyenne et les foyers à faibles revenus ! »
Ambition et cohésion
En somme, la gauche a étayé une vision cohérente et ambitieuse en abordant des enjeux allant de l’égalité des chances à la solidarité sociale, en passant, comme on l’a dit, par la représentation francophone. Un projet politique suffisant pour convaincre les électeurs ? Le verdict tombera lors du scrutin du 22 octobre qui sera le seul juge de ces aspirations auprès du peuple.
Roland J. Keller