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La vie pimentée d’Anne-Caroline

Edition N°23 - 13 juin 2019

Invitée de notre rubrique «Tribune VIP», Anne-Caroline Graber puise ses convictions auprès de personnes qui ont fait la grande histoire. Humaniste et bienveillante, cette passionnée de course à pied n’hésite pas à se transformer en reporter-photographe lors de ses balades sportives. Rencontre avec une femme joviale et dynamique qui croque la vie à pleines dents en s’investissant prioritairement pour les autres. (photo ldd)

Personnalité publique engagée politiquement, Anne-Caroline Graber de La Neuveville enseigne à l’Ecole de commerce du bourg éponyme. Férue d’histoire, l’égérie locale puise ses convictions auprès de personnages qui ont fait la grande histoire. Chez elle, tout repose sur une construction intellectuelle qu’elle axe volontiers sur son aversion pour le totalitarisme en priorisant le libéralisme politique. Notamment pour ses valeurs chrétiennes et celles qui font la force de son parti, l’élue UDC au Grand Conseil bernois et autrefois au CJB est particulièrement à l’aise lorsqu’il s’agit de protéger les valeurs helvétiques en engageant le débat avec force et loyauté.

Humaniste et bienveillante, cette passionnée de course à pied, n’hésite pas à se transformer en reporter-photographe lors de ses balades sportives. En marge de son activité d’enseignante qu’elle assure à 90%, nous avons eu le plaisir de partager plusieurs sujets avec cette femme pleine de dynamisme qui s’investit prioritairement pour les autres. Si vous la croisez sur votre chemin, n’hésitez pas à lui demander «où va le Monde» pour démarrer la conversation. Si son emploi du temps le lui permet, s’en suivra un riche entretien agrémenté de moments forts autour de Churchill, Denis de Rougemont et le Pape Benoit XVI.

De qui ne pourriez-vous pas vous passer ?

Des membres de ma famille auxquels je suis très profondément attachée. Ce sont eux, qui de la façon la plus constante m’aiment, me comprennent et me soutiennent. J’ai toujours été frappée de constater à quel point les systèmes totalitaires tels que le nazisme ou le communisme cherchent par tous les moyens à détruire la famille, notamment dans sa fonction de bouclier protecteur de l’individu.

Quel objet emporteriez-vous sur une île déserte et pourquoi ?

La Bible. Elle révèle la Vérité – pour moi elle existe même si le relativisme ambiant affirme le contraire – et les diverses situations fondamentales dans lesquelles une personne peut se trouver. Elle montre aussi l’être humain tel qu’il est, sans fard ! Si je peux emmener plus d’une chose, j’emporterais mes chaussures de jogging ainsi qu’une bouteille de Maienfelder Cuvée, «l’Amarone della Svizzera», un vin puissant et doux à la fois. 

Avec quelle célébrité souhaiteriez-vous partager un repas aux chandelles ?

Le Pape émérite Benoît XVI ou Bruce Willis. Le premier parce qu’il incarne à mes yeux le pape le plus intelligent de l’Eglise catholique; le second, parce que dans les films où il joue, le bien triomphe généralement du mal. 

Quelle est votre définition du bonheur ?

L’assurance de vivre après la mort dans un lieu de félicité, assurance qu’on obtient au moyen de la foi. Parmi les bonheurs terrestres, j’apprécie les moments en famille, les paysages grandioses, boire un bon vin ou encore un bon jogging !

Quel titre chantez-vous sous la douche ?

Pour mes proches, il est préférable que je ne chante pas sous la douche ! Cependant, une mélodie signée Phil Collins ou Eros Ramazzotti aura plus d’effet pour une relaxation réussie.

Votre dernier coup de foudre ?

J’ai été fascinée par le splendide domaine viticole Petra en Toscane dont les bâtiments ont été dessinés par Mario Botta. Déguster ses excellents crus après avoir parcouru ce vignoble toscan fut une très belle expérience.

Quelle destination de voyage vous fascine ?

Sans hésitation, Riomaggiore dans les Cinque Terre. J’apprécie toutes les facettes de cette région où je me suis rendue plus de septante fois en toutes saisons. En ces terres où «l’automne et le printemps se donnent la main par-dessus l’hiver» (l’une de mes rares productions poétiques), le crépuscule n’est jamais triste. En ces lieux, on entre dans la nuit avec sérénité et confiance.

Quel type d’injustices vous révolte particulièrement ?

Je déteste par-dessus tout la méchanceté envers les personnes et les animaux – encore plus que les inévitables injustices – ainsi que le terrorisme qui en est une des formes les plus scandaleuses et qui me révulse littéralement. La nouvelle hiérarchie de la gravité des fautes humaines suscite également ma forte désapprobation. Considérer comme plus grave de rouler à 145 km/h sur une autoroute ou de se doper légèrement que d’agresser physiquement une personne est inacceptable !

Existe-t-il des sujets que vous refusez d’aborder ?

Non, mais je préfère qu’on ne me raconte pas en détail des tortures, des actes particulièrement cruels ou des faits de guerres abominables. 

Quelle est la personne qui vous a le plus influencé dans votre vie ?

Mon père, dont j’admire la pensée et, osons-le dire, une bonté très affirmée.

Quel est votre plus grand caprice ?

Contre le bon sens et la rationalité, il m’arrive de vouloir absolument courir ou commencer un tour en voiture pour découvrir un paysage grandiose ou humer une atmosphère remarquable – un temps pré-orageux par exemple – alors que la fin du jour pointe ! Il me prend parfois aussi l’envie de quitter des séances dans lesquelles on parle pour ne rien dire.

Vous êtes de nature plutôt remords ou plutôt regrets ?

Ma foi et ma conviction que nous avons un destin m’induisent à penser que nous sommes responsables de nos actes mais que l’erreur absolue – dans le sens où nous aurions échappé au regard de Dieu le temps d’un instant – n’existe pas. Sans être fataliste, je n’imagine pas l’histoire ou mon histoire personnelle comme elle aurait pu être avec des paramètres différents. Dans la mesure où la notion de remords contient l’idée de culpabilité, je dirais que je suis plutôt «remords» que «regrets». Je suis également convaincue du pouvoir réparateur du repentir et du pardon. Sans ces derniers, les remords vous emmènent sur la pente sombre et douloureuse de la dépression et du désespoir !

Quel est le métier que vous rêviez d’exercer ?

Ecrire des essais tout en étant propriétaire d’un domaine viticole. 

Quel est le plat que vous adorez cuisiner ?

Des pavés de saumon sauvage au four accompagnés de riz complet et d’une salade de doucette et aux endives, le tout accompagné de mon vin préféré et d’un Moscato d’Asti pour l’apéritif. Pour le dessert, une salade de fruits avec un peu de Cointreau ou une tourte au kirsch de Zoug. 

Propos recueillis par Anthony Picard

Invitée de notre rubrique «Tribune VIP», Anne-Caroline Graber puise ses convictions auprès de personnes qui ont fait la grande histoire. Humaniste et bienveillante, cette passionnée de course à pied n’hésite pas à se transformer en reporter-photographe lors de ses balades sportives. Rencontre avec une femme joviale et dynamique qui croque la vie à pleines dents en s’investissant prioritairement pour les autres. (photo ldd)