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La vocation d’être aux petits soins  

Edition N°4 – 1 février 2023

Nécessaire et fascinante, la formation d’ASA (aide en soin et accompagnement) fête cette année ses dix ans d’introduction en Suisse en tant que véritable cursus reconnu aux perspectives multiples. Ce métier, encore peu connu du grand public, nous a été présenté en détail dans les locaux de l’OrTra à Loveresse. De quoi démonter les préjugés et se laisser transporter par la passion qui règne parmi les apprentis.

Avant, leur travail était effectué par des personnes sans formation particulière ou des auxiliaires de la Croix-Rouge. Mais en 2012, une démarche fédérale a permis l’apparition d’un nouveau type de poste pour ceux qui se destineraient à travailler dans la santé et le social : sous l’acronyme ASA se cache en effet une profession à part entière, qui nécessite patience, empathie, engagement et travail d’équipe. De fait : ce type de personnel est celui qui se trouve au plus proche des patients (qu’ils soient en EMS, en établissement socio-éducatif ou bénéficiaires de soins à domicile) et constitue les « yeux des médecins », selon Julie de Preux, cheffe-expert ASA. D’une réelle importance, donc !

Des situations contrastées  

Particularité de cette formation : débouchant sur une AFP (attestation fédérale de formation professionnelle), ce cursus de deux ans s’adresse notamment aux personnes présentant des qualités plus pratiques que scolaires. Effectivement, avec une journée de cours par semaine (plus quelques cours interentreprises), le principal des compétences nécessaires s’acquiert directement sur le terrain, en conditions réelles sur leur lieu d’apprentissage ou, pour les cours pratiques à l’OrTra, avec des mannequins… Et si voir les apprenantes discuter avec des poupées grandeur nature peut sembler amusant, cela n’en est pas moins efficace, selon elles, bien que le contraste avec la réalité soit marqué : « Ce n’est pas un métier facile tous les jours », confie l’une d’elles. 

« Je suis heureuse de me rendre au travail le matin »

Car dans un contexte où « le personnel médical manque et où ce type de formation n’est pas assez valorisé », selon les dires du président Cédric Némitz, on imagine qu’il faut une sacrée dose de courage pour se lancer. Pourtant, quand on leur pose la question, les futures diplômées répondent qu’elles n’éprouvent pas de crainte pour l’avenir. « Même si c’est une activité qui peut parfois être pénible, il faut aussi mettre en avant que c’est un métier agréable où on est en contact avec des gens qui le sont aussi en général. […] Je suis heureuse de me rendre au travail le matin », affirme Cléo Zwahlen, 17 ans. Elle n’est pas la seule à se montrer passionnée par ce qu’elle fait : par exemple, Amélie Capelli, 17 ans également, envisage de profiter, comme plus des trois quarts de ses collègues, de l’opportunité dont bénéficient les apprentis ASA de poursuivre avec un CFC d’assistant en soins et santé communautaire. Après cela, elle se voit rester dans ce même domaine tout au long de sa carrière. 

Un parcours complet et gratifiant

Ainsi, l’organisation semble avoir réussi son pari : de par son statut de « porte d’entrée » ou même de « tremplin » dans le domaine des soins, la formation en aide et accompagnement permet à des personnes qui ne s’en sentaient pas capables d’entrer dans un domaine où elles seront valorisées… et d’y rester. Et pour cause : parmi les mille et un avantages cités par les apprenties, on peut retenir le sentiment d’en apprendre énormément, un fort attachement à leurs patients et à ce qu’ils partagent avec elles, le tout mêlé à une motivation liée à la diversité du métier. « En se levant le matin on se demande : qu’est-ce qui va nous arriver aujourd’hui ? » Elles considèrent en effet que leur parcours, qui touche à sa fin, a été très complet et gratifiant. On leur souhaite bonne chance pour la suite !

Tamara Makarov

Remerciements à Mambo Ondoua Shamila, Leila De Luca, Amélie Capelli et Cléo Zwahlen pour leur témoignage ainsi qu’aux membres de l’OrTra Joëlle Rahim, Maude Voirol, Julie de Preux et Cédric Némitz.