Portraits

L’agriculture, c’est son domaine!

Edition N°6 - 12 février 2020

Meryl Sunier: «Depuis toute petite, mon rêve était de devenir paysanne. Je suis sur le bon chemin pour qu’il se réalise.» (photo cag)

Ce n’est pas une coïncidence si Meryl Sunier, de Nods, a pris place, face à l’objectif, revêtu d’un t-shirt affichant une profonde conviction. Il suffit de l’écouter évoquer sa passion pour en être convaincu.

Une des premières questions souvent posées aux jeunes présentés dans cette rubrique est : où avez-vous passé votre enfance ? La réponse de cette souriante jeune fille de 17 ans a fusé: «A la ferme, chez mes grands-parents à Nods. Ils sont maintenant à la retraite. Je ne suis jamais allée à la crèche. Mes parents travaillaient les deux à l’extérieur pendant la semaine; alors ils me déposaient chaque matin chez mes grands-parents paysans et venaient me rechercher le soir. Dès que j’ai su marcher, je me rendais à l’écurie et (ndlr: photo à l’appui pour le prouver), je tendais des brassées de foin aux génisses. Lorsque j’avais parfois besoin d’une petite sieste pendant la journée, j’allais me coucher à l’écurie et je m’endormais entre deux vaches. Jusqu’en 2016, mes grands-parents avaient des vaches laitières. Suite à un contrôle de l’Office vétérinaire, ils auraient dû mettre l’écurie en conformité, selon de nouvelles normes, pour donner plus d’espace à chaque vache. Ils ont renoncé à cela et ont vendu toutes les vaches. Pour ma sœur et moi, ce fut l’un des jours les plus tristes de notre adolescence. Ce jour-là, nous avions pleuré toute la journée. J’appréciais énormément prendre place sur le tracteur à côté de mon grand-papa. Il m’est arrivé de m’endormir, une secousse plus forte que les autres me réveillait alors (ndlr: rires). Depuis toute petite, mon rêve était de devenir paysanne. Je suis sur le bon chemin pour qu’il se réalise.» 

Pour réaliser cette interview avec Meryl Sunier, le soussigné a rejoint la ferme de Tom et Esther Gerber, située «Sur le Pont d’Amour» entre Tavannes et Reconvilier. 

Que faites-vous actuellement à cet endroit ?
J’effectue ma 2e année d’apprentissage d’agricultrice. Au terme de ma 3e année, si tout se passe bien, j’obtiendrai mon CFC. Le mercredi, je vais à la Fondation Rurale Interjurasienne (FRI) à Loveresse. Il y avait trop d’apprentis pour nous rendre tous à Courtemelon. Voilà pourquoi cette école ouvre ses portes à deux endroits. 

Combien y a-t-il d’apprentis dans votre classe ?
Trois filles et huit garçons. A Courtemelon, six filles et dix-huit garçons. 

Quelles sont les matières qui vous sont enseignées ?
La production animale; la production végétale; la mécanisation; la culture générale; un peu le sport et un peu l’informatique en 2e année. Nos leçons commencent à 8h10 et se terminent à 16h 45. 

Quels sont vos horaires de travail à la ferme ?
Je commence ma journée de travail à 5 heures et demi. Je lave le tank à lait, je sors le fumier, je fourrage les vaches, je prépare la traite des vaches. A 7h30 je prends le petit déjeuner. A 8h20 nous sommes de nouveau à l’écurie. Il faut préparer la paille pour les veaux et fourrager les génisses. En hiver, il faut aussi laver les machines, les remettre en bon état pour les autres saisons, graisser les roulements à billes pour éviter qu’ils ne rouillent. C’est une période bien chargée aussi. Nous soupons généralement à 18h 50. Je rentre dans ma famille un week-end sur deux (du vendredi au dimanche). 

Charles-André Geiser

 

 

Meryl Sunier: «Depuis toute petite, mon rêve était de devenir paysanne. Je suis sur le bon chemin pour qu’il se réalise.» (photo cag)