Fraîchement placées sous la responsabilité du dessinateur de presse Nicolas Sjöstedt, les éditions du Roc à Saint-Imier publient dans leur nouvelle collection épigramme des dessinateurs et dessinatrices de presse. Le vernissage de quatre livres est fixé au vendredi 3 mai au Salon du livre de Genève en présence des auteurs. Et ce n’est qu’un début…
Hasard du calendrier ou stratégie marketing bien pensée? Probablement un peu les deux. Reste que le vernissage de quatre livres de dessin de presse au Salon du livre de Genève représente une véritable aubaine pour les éditions du Roc à Saint-Imier. «Le plus compliqué à gérer dans ce projet, c’est le timing», explique Nicolas Sjöstedt, responsable des éditions du Roc. «Tout devait être ficelé entre décembre et mai, ce qui représente un délai relativement court compte tenu de l’ampleur du travail. Je suis ravi du résultat, les quatre livres étant de très bonne qualité autant sur le fond que sur la forme.» Et Nicolas Sjöstedt d’ajouter: «La sortie des livres est une chose, la vente en est une autre. Il s’agit de trouver un public. En tant qu’éditeur, mon rôle est d’assurer leur promotion par l’intermédiaire de différents événements comme le Salon du livre ou le Tour de Romandie, mais aussi par le biais des médias comme la TV et la radio, par exemple. La vente ne doit pas s’apparenter à une corvée, mais plutôt à un amusement. En fait, l’important, c’est de savoir rester humble.» On précisera encore que quatre nouveaux livres de dessin de presse sortiront des éditions du Roc d’ici la fin de l’année.
Dénoncer la bêtise en faisant rire
Quand Nicolas Sjöstedt parle du dessin de presse, son visage s’illumine: «C’est un acte de résistance qui sonne comme un hommage à l’héritage des lumières. Les quatre premiers livres, d’une grande série, rendent la place au dessin de presse et à sa vocation première: un langage pour dénoncer la bêtise en faisant rire.»
La gestion des égos, des sensibilités entre également dans le travail de l’éditeur. Grâce à sa grande expérience de dessinateur de presse, Nicolas Sjöstedt se sent comme un poisson dans l’eau dans son nouveau rôle d’éditeur et se déclare très fier d’enrichir la collection épigramme de quatre livres de dessin de presse. «La liberté d’expression a été mise à mal avec les attentats de Charlie Hebdo. Parler de tout sans pratiquer la langue de bois, c’est compliqué. Et courageux, aussi. Il est toutefois primordial de ne pas céder à l’intimidation de manière à donner à la satire la place qu’elle mérite dans notre société.»
Olivier Odiet
Carte d’identité
Nom: Sjöstedt
Prénom: Nicolas
Date de naissance: 22.1.1964
Lieu de naissance: Neuchâtel
Nationalités: suisse et britannique
Domicile: Le Cerneux-Péquignot
Formations: Ecole d’art visuel, Bienne (1983); Apprentissage de graphiste; ERAG Ecole Romande des Arts Graphiques, Lausanne (1984-1987).
Expériences dans la presse: dessinateur de presse au journal Saturne (2004-2006); dessinateur de presse et journaliste au journal Vigousse (2012-2019).
Parmi ses activités actuelles, on citera notamment sa collaboration au Musée d’ethnographie de Neuchâtel en tant que graphiste et scénariste. D’autre part, Nicolas Sjöstedt gère l’Association Crayons Solidaires avec Pitch et Thierry Barrigue. Elle a pour but d’aller à la rencontre des plus démunis et de leur faire retrouver, grâce à leurs dessins, le sourire l’espace d’un instant.
(oo)
www.crayonsolidaire.ch
Les auteurs des quatre livres
Vincent L’Épée (Buffet froid)
Vincent L’Épée est né en 1971 à Neuchâtel. Dessinateur attitré des quotidiens suisses ArcInfo (anciennement L’Express et L’Impartial) (depuis 2007) et Le Journal du Jura (depuis 1998). Membre de l’équipe de l’hebdomadaire satirique Vigousse (édité à Lausanne) et de l’application satirique La Torche 2.0 Neuchâtel. Vincent L’Épée travaille également pour Courrier international, Prévoyance professionnelle, Edito, Que choisir, etc. Il enseigne les arts visuels à l’école secondaire de Neuchâtel.
Bénédicte (Du lourd)
Née à Lausanne en 1972, Bénédicte publie ses premiers dessins d’humour à l’âge de 14 ans. Elle part à Bruxelles étudier la bande dessinée, puis revient en Suisse où elle dessine un peu partout (et surtout nulle part). En 2009, la création de Vigousse lui ouvre les portes du dessin de presse et de ses personnages à gros nez. En parallèle, elle dessinera ensuite pour Le Courrier, L’Hebdo, et depuis 2014, elle signe le dessin éditorial du quotidien 24Heures.
Vincent Di Silvestro (Dites-le avec des fleurs!)
Né le 23 août 1979 à Genève, Vincent Di Silvestro obtient le titre de dessinateur concepteur en bandes dessinées à l’école d’art Emile Cohl de Lyon. Il rebondit chaque semaine sur l’actualité comme dessinateur de presse dans les pages de Vigousse depuis 2010 et intègre l’équipe du quotidien genevois Le Courrier en 2014. En 2017, Vincent Di Silvestro réalise la bande dessinée «Rodger, l’enfance de l’art», scénarisée par le dessinateur de la Tribune de Genève, Gérald Hermann et qui narre les aventures du jeune Federer. Il planche actuellement sur le tome 2 des aventures de Rodger.
Philippe Decressac (Positif!)
Philippe Decressac dessine partout où l’encre de Chine et les aquarelles peuvent se poser. Depuis 20 ans, dans le journal belge «La Nouvelle Gazette» et «El Batia Moûrt soû» et depuis 11 ans dans la presse française satirique. Ses débuts dans la presse française, il les doit à Siné avec qui il a collaboré dans le «Siné hebdo», paru après son éviction de Charlie. Une aventure de 18 mois suivie de parutions régulières dans «Fluide Glacial», «Barricade», «La Mèche», «Zélium», «Le Noir et Blanc», et depuis 5 ans chaque mois dans «L’écho des savanes» où il impose son dessin d’humour cynique, absurde et décalé. Des planches, des grands dessins et du gag en pagaille!
Le vernissage des quatre livres de dessin de presse aura lieu le vendredi 3 mai (18h30) au Salon du livre de Genève sur le stand du Courrier (F670) en présence des auteurs.
