PME dans le domaine du sport et du divertissement, le HC Bienne détient un pouvoir de fascination qu’une entreprise dite standard n’est pas en mesure d’égaler pour la simple et bonne raison que c’est le facteur émotionnel qui se trouve à l’origine de cet engouement exceptionnel. Comme le club est surtout visible par l’écho médiatique qui émerge du sport, la Chambre d’économie publique Grand Chasseral a souhaité mettre en exergue la partie cachée de l’iceberg par le biais d’une conférence publique réunissant, pour sa première partie, Stéphanie Mérillat, coprésidente, et Sébastien Meyer, directeur commercial. Après une brève introduction du directeur de la Chambre d’économie publique Grand Chasseral Patrick Linder, les intervenant-e-s mentionné-e-s ci-dessus ont tour à tour éclairé l’auditoire de propos limpides et pertinents.
– Stéphanie Mérillat : « Au HC Bienne, il y a une partie visible, les résultats sportifs, que vous vivez avec nous à la Tissot Arena ou par médias interposés. A la différence d’une entreprise traditionnelle, lors d’un match, on assiste à des scènes qu’on ne verrait pas à la Migros, par exemple. En plein magasin, vous n’avez jamais entendu personne crier « vos carottes sont mal alignées, c’est un scandale ! ». Or, à la Tissot Arena, c’est totalement différent. On se retrouve sans cesse sous le feu de la critique : « Pourquoi cet alignement-là, pourquoi ci, pourquoi ça ? Nous sommes sans cesse confrontés à ce vecteur émotionnel qui n’entre pas en jeu dans une PME classique. Après, il ne faut pas se leurrer, l’argent reste le nerf de la guerre. Nous devons constamment en générer pour le réinvestir dans le club. Avec un budget de 20,2 millions, on navigue seulement entre la 8e et la 9e place de la National League. Il existe notamment un fossé avec des clubs comme Zurich et Lausanne dont le budget doit tourner autour des 40 millions. Si aucune réflexion n’est menée pour que la National League reste équilibrée, j’ignore combien de temps il sera encore possible de régater financièrement avec les grosses cylindrées, ma crainte étant que la différence colossale entre les budgets ne se creuse encore davantage. S’agissant de la Tissot Arena, on nous reproche souvent d’avoir vu trop petit. Il y sans doute quelque chose à dire, c’est vrai, mais je préfère jouer dans un stade plein qui a une âme et maximiser son potentiel plutôt que de se retrouver dans une patinoire vide, sans vie, comme ce fut le cas au Hallenstadion de Zurich par le passé. »
– Sébastien Meyer : « Le HC Bienne est une PME qui emploie septante-six salariés, mais ce sont plus de 300 personnes qui travaillent en lien avec le club. L’avantage de bénéficier d’une manne financière importante provenant de nos partenaires, donateurs et sponsors, c’est que nous ne sommes pas tributaires d’un seul mécène qui, le jour où il retire ses billes sur un coup de tête, met tout le club en péril. Après, nous n’avons pas d’autre choix que de diversifier nos activités, comme le secteur gastronomique, par exemple. Il faut aussi comprendre que c’est grâce à ces différentes sources de financement qu’il est possible de bâtir une équipe compétitive. En clair, nous devons constamment innover pour grandir, tout en veillant évidemment à ne pas perdre notre esprit familial. Voilà quelques années que Bienne a choisi de se positionner comme le club phare de la région. Une démarche qui porte ses fruits puisque même depuis l’arrivée du HC Ajoie en National League, on peut compter sur la fidélité de nos supporters domiciliés dans l’Arc jurassien. »
Olivier Odiet