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Le musée permanent tourne en rond

Edition N°37 – 12 octobre 2022

Giovanni Resta : « Avant, Moutier était connu loin à la ronde grâce à Tornos. Aujourd’hui, la ville est réputée pour ses crèches. » (photo a)

Alors que l’Association Monde de la Crèche – Crèches du Monde pensait pouvoir investir à moyen terme les locaux du pavillon situé à l’arrière de la Place de sport à Moutier pour y installer un Musée de la Nativité permanent, la Municipalité a fait couler une douche froide en décidant d’abandonner le projet pour des questions d’ordre juridique. Un coup dur pour le président de l’association Giovanni Resta qui ne sait plus à quel saint se vouer pour voir – enfin – son rêve se concrétiser. 

Giovanni Resta peut-il encore croire au miracle après la série d’échecs qui s’abat depuis quelques années sur le projet d’un Musée de la Nativité permanent à Moutier ? Oui, car l’espoir d’y arriver un jour subsiste grâce notamment à l’engagement bénévole de l’architecte du bureau SEO Willy Boivin qui remue ciel et terre pour dénouer ce sac de nœuds : « Nous continuons nos recherches sur deux objets qui pourraient correspondre aux besoins de l’Association Monde de la Crèche – Crèches du Monde », a-t-il souligné. Selon ses dires, un projet est plus avancé que l’autre, mais différentes pistes sont examinées en parallèle pour tenter par tous les moyens de s’engouffrer dans la brèche qui mènera au salut. 

Juste une mise au point

Lors d’un point presse organisé le mardi 4 octobre dernier, un paradoxe a émergé des discussions au sujet de la Municipalité qui, d’un côté, reçoit des remerciements de l’association pour la grâcieuse mise à disposition des locaux de l’ancien pavillon de l’A16 qui abritera comme l’année dernière l’exposition de crèches 2022-2023 et, de l’autre, essuie des critiques de la même association parce qu’elle n’a pas donné une suite favorable au projet déjà bien avancé de la Place de sport. Conseiller municipal en charge du dicastère de l’Urbanisme, Pascal Eschmann remet l’église au milieu du village : « Il faut d’abord savoir que le projet en question a fait l’objet d’une étude menée par les Services techniques de manière à mesurer les risques que la Municipalité allait encourir dans cette aventure. Il en est ressorti différents éléments démontrant que la situation n’était pas aussi simple que ça. » Prenons les choses dans l’ordre chronologique.

Le financement de la transformation du pavillon était assuré par l’Association Monde de la Crèche – Crèches du Monde qui a réuni les fonds nécessaires. Le hic, c’est que la Municipalité n’aurait plus perçu de location pendant vingt ans, ce qui représente un montant dépassant la compétence du Conseil municipal. Autre élément important à prendre en compte : dans le cas où, pour une raison ou une autre, l’association n’aurait plus été en mesure de tenir ses engagements initiaux au niveau des contrats liés aux travaux réalisés sur le bâtiment, c’est le propriétaire, à savoir la Municipalité, qui aurait dû passer à la caisse. Comme les finances communales ne sont pas des plus reluisantes, pour être poli, s’embarquer dans un tel projet n’était pas raisonnable mais suicidaire. Clair comme de l’eau de roche ! 

Un rôle social important

Tout ayant été dit au niveau du projet visant à réaliser une crèche permanente à Moutier, on peut maintenant s’attarder sur la 12e édition de l’exposition de crèches qui se tiendra du 3 décembre 2022 au 15 janvier 2023 dans l’ancien Pavillon de l’A16. Giovanni Resta insiste sur le fait que cette manifestation joue un rôle social important puisqu’elle accueille, sur demande, des classes d’école, des homes et autres groupes composés de personnes à mobilité réduite avant même son ouverture. « Nous mettons cette exposition à disposition de toutes les couches sociales, croyants ou non croyants, en offrant volontiers un café, une tasse de thé ou un jus d’orange », confie-t-il. « Cette manifestation qui représente les cinq continents n’est pas une manifestation à vocation religieuse, mais culturelle et spirituelle. En six semaines, nous recevons 4000 visiteurs. Je ne connais aucun musée du Jura bernois qui peut se targuer d’enregistrer une telle affluence en une année. » Et Giovanni Resta de glisser subtilement la phrase phare de la conférence de presse : « Avant, Moutier était connu loin à la ronde grâce à Tornos. Aujourd’hui, la ville est réputée pour ses crèches. » Il a également déclaré que son engagement en faveur de cette exposition ne se limitait pas à la période de Noël : « Même quand je suis sur la plage en plein été, mon portable sonne pour l’exposition. J’y consacre du temps du 1er janvier au 31 décembre. » Cette année, ce sont grosso modo 200 crèches qui seront présentées à l’ancien pavillon de l’A16. « Nous avons décidé de privilégier la qualité à la quantité et la priorité sera accordée aux nouvelles crèches », relève Giovanni Resta qui se met à disposition des personnes qui souhaiteraient exposer une crèche ou celles qui seraient prêtes à apporter leur pierre à l’édifice bénévolement pour le montage, le démontage ou encore une autre tâche précieuse en fonction de leurs aptitudes. Vous pouvez le contacter au 079 369 58 90. 

Olivier Odiet

Exposition de crèches à l’ancien pavillon de l’A16, quartier des Laives, à Moutier, du 3 décembre 2022 au 15 janvier 2023. De 15 h à 18 h. Entrée libre. 

 

De gauche à droite: Willy Boivin, bureau d’architecture SEO; Giovanni Resta, président de l’Association Monde de la Crèche – Crèches du Monde et Vera Linder, vice-présidente. (photo oo)

Giovanni Resta : « Avant, Moutier était connu loin à la ronde grâce à Tornos. Aujourd’hui, la ville est réputée pour ses crèches. » (photo a)